J'ai voulu vous faire partager ce texte que j'ai trouvé il y a quelques temps mais qui s'applique de plus en plus.
La Pyramide du Pouvoir Capitaliste
(c) par William (Bill) Dascavich, March, 2000
À mon avis, la structure de la société capitaliste pourrait être comparée aux cinq niveaux d’une pyramide. Au sommet, ou niveau supérieur, on retrouve les élites corporatives, les véritables maîtres. C’est à ce niveau que toutes les décisions importantes sont prises. Ce secteur, relativement restreint, inclut un groupe très hermétique de personnes qui fonctionne selon des lois non-écrites. Ces personnes appartiennent à des groupes très sélects où l’on ne pose pas de question relativement à leur origine ou celle de leur fortune. Ça, c’est très important. Ce qui compte, c’est l’importance de la fortune (et le pouvoir) que vous contrôlez. Ils s’identifient par les symboles visibles de la richesse comme les jets privés, les yachts de mer, les îles privées, les domaines, les luxueuses maisons de campagne, le nom de leur médecin privé, les boutiques favorites de leurs épouses et les « pedigrees » de leurs chiens.
La grande majorité de l’élite corporatiste a acquis ou débuté sa fortune grâce à des héritages. Les nouveaux venus qui ont amassé leur fortune par eux-mêmes ne sont pas nécessairement acceptés dans le cercle des décideurs à cause de leur tendance à la prodigalité et l’exhibitionnisme dans la démonstration de leur nouvelle richesse. Cette façon de faire est nettement désapprouvée par cette classe de dirigeants car la plupart préfèrent la discrétion, la réclusion même et s’entourent d’une armée de comptables, d’agents de change, d’avocats et de gardes de sécurité.
Ils peuvent posséder des institutions financières, des usines, des mines ou des plantations mais rarement opèrent des machines, ordinateurs, tracteurs ou autre pièce de machinerie. Ils préfèrent plutôt utiliser leur énergie en jouant au polo, en faisant du surf, du golf ou des safaris. Les traditions sont perpétuées de génération en génération en envoyant leurs enfants dans des écoles privées exclusives où ils sont à l’abri de la contamination de la culture du commun des mortels. Ces écoles s’assurent de leur entrée dans de prestigieuses universités et les préparent à des unions maritales avec des familles de même calibre. On élève les enfants à avoir des goûts dispendieux dès leur plus jeune âge. (Les parents du ou de la fiancée doivent être choisis avec beaucoup de soin pour garder les statuts de la même couche sociale)
Ils maintiennent une vigilance constante pour protéger leur « liberté ». Ils ont des contacts étroits avec les militaires de haut rang et influencent les événements relatifs à la sécurité nationale, les politiques fiscales, les échanges commerciaux et les affaires internationales. Ces décisions ont des impacts majeurs. Celles de moindre importance sont laissées au gouvernement. En plus d’asseoir la sécurité de leurs actions sur le militaire, ces élites exercent aussi leurs pouvoirs à travers le contrôle de la couche sociale sous eux dans la pyramide: les media de masse.
La fonction première des media de masse capitalistes est de perpétuer le capitalisme. Ceci est accompli par la manipulation de l’information aussi bien que par la désinformation. Alors, au lieu d’exposer les divers antagonismes et contradictions de la société capitaliste, le medium capitaliste se donne beaucoup de mal à rapporter ou à la limite inventer les problèmes des sociétés socialistes. Cette stratégie les assure que les sans-abri, les chômeurs, les rejetés de notre société sont, tout de même, chanceux de pouvoir vivre dans une société capitaliste. Ces personnes en croyant à de telles allégations ont peu de chance de se révolter et de considérer une société socialiste comme une alternative acceptable ou souhaitable. Tout ceci entre, bien sûr, dans les vues et les désirs de l’élite corporatiste.
Une autre tactique mise de l’avant dans les media contrôlés par les multinationales est de monter des groupes sociaux contre d’autres afin de garder la société divisée; donc sans pouvoir réel. On voit des régions blâmer d’autres régions, une ethnie ou une religion s’en prendre à une autre, les fermiers critiques les travailleurs et vice –versa, ainsi de suite. Entretemps, l’élite rigole, se bidonne tout en empochant ses profits que rien ne semble perturber.
On doit comprendre que les media de masse ne consistent pas seulement dans la radio, la télé, les journaux et les magazines. Toutes les sources d’information qui influencent nos attitudes et notre manière de faire font partie de ce que l’on appelle media de masse. Cela inclut le cinéma, le théâtre, les livres, le système d’éducation, les clubs de service, les organisations religieuses en qui les gens croient, les publications publiques et privées etc. Tout ça est utilisé pour façonner nos attitudes et nos croyances.
Si nous descendons vers le centre de la pyramide, nous y retrouvons le gouvernement. Ce gouvernement a la responsabilité de prendre les décisions mineures, les importantes ayant été prises par l’élite corporatiste. Le gouvernement est formé de représentants élus, députés et ministres, doublés de fonctionnaires séniors et juniors. Les représentants élus ne servent qu’à donner l’illusion d’un contrôle démocratique et à servir de cible à la colère populaire. La continuité du vrai pouvoir s’exerce au niveau des fonctionnaires séniors. Profondément influencés par les élites corporatistes (les lobbies), les fonctionnaires séniors « conseillent » le gouvernement élu et lui dicte ce qu’il doit faire ou ne pas faire.
Les gouvernements peuvent promulguer les lois qu’ils veulent en autant que ces lois ne nuisent pas à la structure de base du pouvoir capitaliste. Toutes les propositions législatives qui ont pour but de réduire les disparités de revenus dans la population par exemple, sont confrontées à un intense lobby doublé de la menace de ne plus financer le parti à la prochaine élection. Entretemps, les media de masse dont on a parlé un peu plus tôt, ont pour mission de faire passer ces propositions législatives pour des actions « socialistes », « communistes » ou « infernales ». Le système de partis multiples permet aux électeurs de croire qu’ils peuvent changer quelque chose, avoir une alternative aux politiques présentes. En réalité cependant, les changements de gouvernement n’ont pas d’effet ou si peu sur les décisions prises par les fonctionnaires séniors ou ces changements ne sont que superficiels.
Si nous descendons d’un autre échelon dans la pyramide, nous retrouvons les gestionnaires. Une fois que les décisions mineures sont prises par le gouvernement, il faut les appliquer au niveau de la communauté. Ceci devient la fonction des gestionnaires. Les gestionnaires locaux sont facilement identifiables. Ce sont les banquiers, la police, les magistrats, le clergé, les patrons d’usines, les représentants agricoles, les directeurs d’écoles, etc. Les membres de ce groupe exercent une influence et un pouvoir considérables à l’intérieur de cette communauté. À des degrés divers, ils influencent et règlent la vie de la majorité des gens en respect aux lois établies par les niveaux supérieurs.
À la base de la pyramide capitaliste, nous retrouvons les salariés, les travailleurs agricoles, les chômeurs, les handicapés et les familles sur l’aide sociale. C’est cette base qui est la source de la richesse de la pyramide, ce sont eux qui font les récoltes, extraient les richesses naturelles, produisent les articles d’usage courant et œuvrent au sein des industries de service. Sans cette base, toute la pyramide s’écroulerait. C’est ici que nous retrouvons la très grande majorité de la population dans le fonctionnement de la société capitaliste. La plupart croient qu’ils vivent dans un système « démocratique » malgré le fait qu’ils sont dirigés que par une minorité.
*traduit de l’américain par Ivan Parent. Mardi le 24 avril 2007
"La Pyramide du Pouvoir Capitaliste" de William (Bill) Dascavich
Les ...istes destructeurs
Tribune libre
Ivan Parent403 articles
Pianiste pendant une trentaine d'années, j'ai commencé
à temps partiel d'abord à faire du film industriel, de la vidéo et j'ai
fondé ma compagnie "Les Productions du LOTUS" Les détails seront visibles sur mon site web.
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4 commentaires
Marie-Hélène Morot-Sir Répondre
10 décembre 2009Très intéressant texte, Monsieur Parent, merci vraiment de nous le faire partager .. Une des bases principales du capitalisme est uniquement, en effet, la recherche du profit. De ce fait la spéculation financière est inhérente au capitalisme, puisque la place, accordée à la finance dérégulée, a été un des leviers de ce capitalisme, afin de maintenir un taux de profit croissan, même et y compris malgré le ralentissement de la croissance, au cours des années 1970.. Et en plus, ce systéme nous fait croire que nous sommes en démocratie, que c'est nous le peuple qui décidons !..
Définition du capitalisme :
Etymologie : latin "capitalis", de "caput", la tête, au sens possession d'animaux ("cheptel"). Le sens économique est apparu au XVIe siècle.
Le capitalisme est le régime économique et juridique d'une société dans laquelle les moyens de production n'appartiennent pas à ceux qui les mettent en oeuvre.
Le capitalisme est fondé sur :
l'entreprise privée (il peut exister un apitalisme d'Etat ;
la liberté des échanges ;
la recherche de profit considéré comme une contrepartie au risque encouru ;
l'accumulation du capital
Dans la pratique chacune de ces caractéristiques peut être plus ou moins accentuée, donnant à la notion de capitalisme une grande diversité des formes.
Le capitalisme moderne, qui se caractérise par un partage du capital de l'entreprise entre plusieurs, voire une multitude, de propriétaires, les actionnaires, recherche davantage de sécurité et une certaine puissance visant à influencer les décisions politiques. Le profit réalisé par l'entreprise a tendance à se répartir davantage entre l'Etat et l'entreprise elle-même (autofinancement qui accroît néanmoins sa valeur) au détriment de la distribution de plus-values immédiates (les dividendes) aux actionnaires.
Pour le marxisme, le capitalisme est un système politique, économique et social dont le principe fondamental est la recherche systématique de plus-values obtenues grâce à l'exploitation des travailleurs par les propriétaires des moyens de production et de distribution. Leur but est de transformer la plus grande partie possible de ces plus-values en capital supplémentaire qui engendrera à son tour davantage de plus-values.
Le mot "capitalisme" a acquis avec la critique marxiste une connotation péjorative ; aussi, ses défenseurs parlent plutôt de "libre entreprise" ou de "libéralisme".
Pour le capitalisme, tout tend à devenir marchandise et en premier lieu l'homme, (la santé, le sang, les organes, la procréation...),l'éducation, la connaissance, la recherche scientifique, les oeuvres artistiques...etc..
Archives de Vigile Répondre
9 décembre 2009Bon cours de politique 101 M.Parent! Je comprends encore mieux le fonctionnement de cette société capitaliste "fuckée" dans laquelle les riches s'enrichissent de plus en plus et les pauvres de moins en moins. Je n'ai jamais compris pourquoi les travailleurs ou la classe moyenne remettaient ou déléguaient leurs affaires dans les mains de politiciens petits bourgeois au service des grandes corporations et des multinationales. Le philosophe français Jean Jacques Rousseau a écrit un livre célèbre sur cette question. Si les travailleurs veulent cesser d'être exploités, il faudrait bien qu'ils forment leur propre parti politique afin de s'occuper vraiment de leurs affaires au lieu de les déléguer à ces "corporate bums", ces "squatters" à cravate qui les exploiteront "ad vitam aeternam". À quand un parti des travailleurs ou travailliste au Québec?
André Gignac le 09-12-09
Archives de Vigile Répondre
9 décembre 2009Pour que le 3e étage de la pyramide soit moins tributaire du 5e, le sommet gavé et gaveur
Gardons un plafond aux dépenses électorales... en y incluant toutes les dépenses partisanes faites entre les scrutins. (Un parti au pouvoir travaille en tout temps à sa réélection. De même l'opposition) Les partis adverses seraient les évidents chiens de garde des activités des autres formations politiques et en informeraient spontanément le Directeur des élections. Qui en tiendrait la comptabilité aux fins des dépenses électorales autorisées et plafonnées. Mais quel mécanisme mettre en place pour lutter contre le possible déséquilibre ou la réelle désinformation médiatique dont le siège est au 4e étage de la pyramide, sous la férule du 5e? Angélisme qui trouvera difficilement preneur.
Mais voilà qui limiterait le pouvoir démocratique de l'argent lancé du 5e étage directement dans les caisses partisanes ou indirectement dans les médias contrôlés par le même 5e étage .
Par ailleurs, en même temps que l'on abaisserait le montants des contributions individuelles aux caisses électorales à, disons, 500 $, ne faudrait-il pas élever la part du financement public pour permettre une véritable campagne électorale aux partis inscrits? Pour que les divers enjeux puissent être exposés et promus adéquatement. Démocratie oblige.
Rodrigue Larose
Gilles Bousquet Répondre
9 décembre 2009Le problème de la démocratie vient, en bonne partie, des limites de dépenses trop élevées, qu'un candidat doit assumer, pour tenter de se faire élire au fédéral à 90 000 $ ou au provincial à 50 000 $.
Ces montants ne sont pas importants pour un riche mais, est-ce que ça tente à un candidat à petite fortune personnelle d'hypothéquer sa résidence pour se lancer dans la course même s'il sait qu'une partie de ses dépenses va être remboursée par l'État s'il obtient un certain pourcentage des votes, jamais assuré à moins de se présenter Libéral dans le comté de Westmount.
En plus, ce candidat, pour ne pas avoir à trop débourser de sa poche, sollicite des dons de patrons d'entreprises, en majorité, parce que les pauvres ne donnent pas beaucoup, ce qui fait qu'il doit faire voir des faveurs à ses "donateurs".
Cercle vicieux s'il en est un. Faudrait, pour améliorer la situation, couper les limites des dépenses électorales en deux afin de réduire en deux la dépendance aux donateurs.