Une chanson au titre poignant de Robert Charlebois décrit le contexte actuel en Occident face aux revendications de peuples minoritaires.
En effet, des revendications nationalistes tentent de s’articuler. En Europe, nombre de minorités affirment leur distinction culturelle et même réclament leur indépendance. En France, les Bretons, les Basques, les Catalans, les Corses s’appuient sur la singularité de leur langue, de leur culture et de leurs racines pour affirmer leur différence.
Les pays qui contiennent ces minorités sont régis par le droit, comme l’Espagne, qui refuse toute sécession sur son territoire. Aucun chef d’État d’Europe ne blâme donc l’Espagne. Emmanuel Macron est même monté au créneau en déclarant que la France était attachée « à l’unité et à l’intégrité de l’Espagne ».
Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes n’a plus la cote comme à l’époque de l’émancipation des peuples dans la deuxième moitié du 20e siècle, quand le mouvement de décolonisation de l’Afrique s’accéléra.
Les mal-aimés
La mondialisation a porté un dur coup à la souveraineté des pays et le nationalisme moderne a été mis en échec, au Québec au premier chef. Or, devant l’homogénéisation culturelle et économique, les petits peuples se perçoivent souvent comme les mal-aimés des gouvernements forcément centralisateurs.
La mondialisation, en ringardisant les revendications minoritaires souvent associées au conservatisme réactionnaire et au nationalisme faisandé par l’ethnicité, a écrasé par son arrogance, son mépris et son insensibilité le désir d’être distinct et de défendre des valeurs collectives.
La violence espagnole est l’apogée de cette négation. Comment répondre aux doléances des peuples minorisés sans faire éclater le pays ? Les citoyens revendiquant leur indépendance ou leur autonomie au nom de leur singularité culturelle mènent-ils un combat d’arrière-garde ? Sont-ils condamnés par la force étatique des pays qui refusent le démantèlement ou la partition de leur territoire ? Douloureuse question.