Les filles, on peut se parler?

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Guerre des sexes : l'impossible séduction au XXIe siècle

Moi, je suis content que les femmes aient décidé de briser le silence sur le harcèlement sexuel.


Ça fait beaucoup trop longtemps que ça dure.


Les mononcles qui se montrent la bizoune, les patrons qui accueillent leur adjointe les culottes baissées, les réalisateurs ou les producteurs qui croient qu’un plateau de tournage est un buffet « All You Can Grab », non merci.



Je n’ai aucune pitié pour vous, vous méritez vous aussi d’être humiliés.


Piteux pitous


Cela dit...


Tout comme il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain (c’est-à-dire : discréditer un mouvement au complet pour quelques dérives), il ne faut pas non plus faire l’inverse et voir des agressions partout.


Sinon, les amies, on ne vous flirtera plus. On va s’enfermer dans notre chambre et on va surfer sur Pornhub avec une boîte de Kleenex.


C’est drôle, je ne sais plus combien de fois au cours des dernières années j’ai entendu des filles dire que les Québécois ne savent pas flirter.


« Ils n’osent pas nous approcher, ils ne prennent jamais les devants, ils restent là, dans le fond du bar, à nous regarder de loin, comme des piteux pitous...


Heureusement qu’on va dans le Sud de temps en temps, là-bas, les hommes n’ont pas peur des femmes, ils n’ont pas besoin de caler quatre bières avant de trouver le courage de nous demander à danser... »


Se pourrait-il que si les gars éprouvent effectivement de la difficulté à vous aborder, mesdames, c’est parce qu’ils ne savent plus COMMENT vous aborder ?


Si on vous offre un verre, on est mononcle. Si on vous dit que vous êtes jolie, on est vicieux. Si on admire vos charmes, on est pervers. Si on reste plus à l’écart, on est mou.


Envoyez-nous un mémo : les 10 méthodes qu’on peut utiliser pour vous faire la cour, avec une présentation PowerPoint.


Au moins, ça sera clair.


Je vais vous dévoiler un secret, que tous les hommes connaissent, mais qu’ils ne révèlent jamais.


C’est pas toujours facile d’être un gars.


La porte en pleine face


On a beau être en 2018, la plupart du temps, c’est encore nous qui devons faire les premiers pas.


C’est-à-dire : prendre le risque de nous faire virer de bord de façon assez raide, merci.


Ce n’est pas toujours plaisant, croyez-moi. Ça peut même parfois être assez dur pour l’ego.


Parce que vous ne faites pas toujours dans la dentelle.


Je comprends que vous en avez assez, des mononcles aux mains baladeuses et aux blagues lourdes, mais de grâce, ne nous mettez pas tous dans le même sac.


Un gars essaie de vous embrasser, car il croit que vous ressentez la même chose que lui, mais il s’est trompé, il a mal lu la situation ?


Pas besoin d’ameuter la blogo sphère.


Ça peut se régler entre adultes majeurs et vaccinés.


« Je m’excuse, Joe, mais je ne ressens pas la même chose que toi, je veux qu’on reste amis, etc. »


Rudesse vs maladresse


Oui, le mouvement #MoiAussi est important.


Mais j’espère qu’il y aura toujours de la place pour la séduction.


Ce n’est pas parce qu’on est parfois maladroit qu’on est malotru.