Commençons par un extrait de la réponse qu’un ami m’a fait parvenir comme suite à la première partie du texte : «L'Histoire existe et on peut parfois vouloir l'ignorer, l'oublier, la camoufler, la cacher sous le tapis ou derrière la porte, mais on ne peut l'effacer».
Cher ami,
Je ne serai pas « délicat » dans ma réponse, car il y a un temps pour tendre la joue (les festivités entourant le 400e de la fondation de Québec) et un autre pour « câlisser » son poing sur la gueule de l’adversaire (la commémoration de la bataille des Plaines d’Abraham).
C’est là que j’en suis !
Après avoir vu les fédérasses s’emparer du 400e anniversaire de la fondation de Québec en prétendant que la Gégère, Michaëlle Jean, est la successeure de Champlain, alors que Son Excellence est allée inaugurer les Festivités en France en l’absence du Premier sinistre québécois, je ne pouvais passer sous silence ce nouvel affront.
Avant d’aller plus loin, as-tu participé à la dernière activité officielle des Fêtes du 400e ? Si oui, as-tu observé quel drapeau était le plus GROS (commandite oblige) et très en évidence au centre de la Place? Bien sûr, tu auras pu constater qu'il en a été ainsi tout au long de ces festivités.
J’enrage quand j’entends le p’tit maire, Napoléon Labeaume, prétendre que toute cette fureur médiatique à laquelle on assiste (les nombreux textes de Québécois qui s’insurgent vis-à-vis cette commémoration) est du « radotage ». Après tout, l'excellent maire ne veut que le bien de ses commettants. C'est pourquoi son analyse de la situation s'en tient à tendre ses grandes oreilles vers le mélodieux son des caisses enregistreuses qui se rempliront de beaux dollars touristiques. Bah ! Je me dis que si le bon peuple élit encore ce genre de politiciens, c’est que le temps n’est pas venu où les Québécois se feront un pays à leur image et à leur ressemblance.
Pour revenir à l’objet plus précis de notre discussion, je débuterai mon argumentation en rappelant qu’à moins d’être un masochiste fini, je n’ai pas besoin de m’autoclaquer la gueule en souvenir d'autres claques reçues dans le passé.
Ces dernières années ont tellement fourni de preuves de la bassesse, de la malhonnêteté intellectuelle et réelle des fédérasses (Harpeur en est un excellent exemple et Ignatieff le suivra bientôt dans cette façon de « gérer » le mystère du Québec), que certains jours, je désespère de faire comprendre aux gens que la bonasserie et la sodomisation des esprits a ses limites.
Tu vis dans la magnifique ville de Québec et moi, en banlieue de la triste Mourial. Cette ville de plus en plus fragmentée où la langue française vit ses dernières années d’une existence majoritaire. Meuh non ! Ne sois pas trop envieux puisque pour le reste du Québec, qui se croit encore invincible sur ce plan, ce n’est qu’une question de temps avant que le même phénomène se produise.
Quand je constate le niveau de la qualité de la langue quotidienne parlée par les adolescents. Quand je lis leur charabia prétendument écrit en langue française. Quand j’observe la multiplication des emprunts à la langue anglaise et la consommation des produits culturels étrangers, etc., je sais que le temps n’est pas loin où nous disparaîtrons comme peuple francophone. Si les survivants de la langue française continuent à tomber dans les pièges à cons semés ici et là par les fédérasses, c’est qu’à moyen terme, la Louisianisation du Québec sera complétée.
En réponse à la première partie de mon texte dénonçant gentiment le programme de fesses_tivités à venir, tu as réagi de la manière suivante : "L'Histoire existe et on peut parfois vouloir l'ignorer, l'oublier, la camoufler, la cacher sous le tapis ou derrière la porte, mais on ne peut l'effacer. Où serions-nous? Dans quel état? Dans quel environnement? Se rappeler un moment, ce n'est pas l'endosser, c'est le reconnaître et quel beau moment pour se rappeler toutes les prouesses du peuple québécois qui est parvenu à être ce qu'il est aujourd'hui! Et que sera-t-il demain???"
Certes, on ne doit pas ignorer l’Histoire, mais il y a une manière de la respecter, non pas à la pièce, mais dans son ensemble.
De plus, quant à savoir ce qu’il serait advenu de nous si les événements avaient été différents, je ne crois pas que cela soit pertinent puisque cela est inexistant. Parlons plutôt de ce qui a été et de ce qui est. Quant au futur, il est la conséquence de ce même passé et du présent qui se construit. Donc, parlons de ce que l’on peut faire advenir…
On peut faire œuvre de pédagogie et choisir plein d’événements significatifs dans le sillage de cette commémoration. Faisons brûler quelques fermes en souvenir de celles incendiées tout au long de la côte sud du fleuve et cela, tout juste avant le terrible hiver qui se pointait. Rappelons le drame des femmes violées. Mettons sur écran géant des scènes où il sera démontré l’angoisse, la douleur et le deuil vécus par la population exposée durant tout l’été aux tirs de la flotte anglaise.
Abordons aussi quelques autres exemples : On pourrait reproduire la pendaison de Louis Riel; on pourrait scénariser et « jouer » la déportation des Acadiens ; on pourrait commémorer les joutes parlementaires qui ont amené l’adoption des plus odieuses lois, votées ailleurs au pays, et interdisant carrément l’utilisation de la langue française dans les institutions scolaires publiques.
Et puis tiens, pourquoi pas quelque chose de plus contemporain, telle la commémoration d’une séance des juges suprêmes défaisant, morceau par morceau, la Loi 101, si essentielle à la survie de la langue française en Terre d’Amérique.
Mieux encore, préparons les festivités avec du popcorn, des roteux puis de la bière, pour assister aux délibérations portant sur la Loi 104, loi contournée par des allophones et des francophones québécois qui désirent faire abolir un autre pan associé à la Loi 101, afin d’envoyer leurs enfants et leur descendance dans des écoles anglaises.
Cher ami, as-tu d’autres idées de commémoration pour se rappeler que : L'Histoire existe et qu’on ne peut vouloir l'ignorer, l'oublier, la camoufler, la cacher sous le tapis ou derrière la porte ?
Surtout, ne viens pas me dire que tous les éléments rapportés ci-haut n’ont aucun lien entre eux. C’est tout le contraire. L’histoire est un perpétuel recommencement, surtout lorsqu'un peuple fait preuve d’amnésie collective.
Pour ma part, j’en ai assez d’entendre les colonisés qui veulent réduire l’Histoire à sa plus simple expression, pour ne prendre position que sur un élément ayant souvent une apparence secondaire, alors que l’ensemble des événements nous plonge au cœur même du passé et de l’à-venir du peuple québécois.
La survie de notre nation ne doit pas être réduite à un paragraphe voté au Parle_ment d’à Tawa pour aller chercher quelques votes de naïfs qui n’ont pas encore compris que nous sommes en guerre depuis bien plus que 250 ans.
Je termine en soulignant que si les Québécois fédéralistes prétendent que nous sommes traités de la même manière que les Canadanglos dans ce pays artificiel, ils ont qu’à en faire la démonstration et vite !
Quant aux Québécois qui croient en leur capacité de prendre leur place au sein des nations libres, il est temps de rehausser la tête et de se battre avec les mêmes armes que nos adversaires d’en face!
Amicalement,
Serge
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