Les erreurs de jeunesse

Et de fait, les électeurs se révèlent généralement très indulgents à l'égard des erreurs de jeunesse. Ce qu'ils ne tolèrent pas, c'est le mensonge et les cachotteries.

La commission Keable en a parlé, de cette affaire, il y a 30 ans... Qui cache quoi?



L'information selon laquelle André Lavallée, haut gradé de l'administration Tremblay, a participé en 1971 aux activités du FLQ est-elle d'intérêt public? Certainement.
Bien sûr, M. Lavallée n'avait que 19 ans à l'époque. Bien sûr, il a suivi depuis un parcours sans tache et, à plusieurs égards, méritoire. Mais l'erreur de jeunesse est là et ceux dont M. Lavallée sollicite la confiance ont le droit d'en être informés.

Toute personnalité publique doit accepter que son passé soit scruté à la loupe. Ce n'est pas de la curiosité malsaine. Les gens veulent savoir à qui ils ont affaire, de même qu'un employeur voudra prendre connaissance du curriculum vitae de tout aspirant employé.
Les politiciens le savent fort bien, eux qui n'hésitent pas à embellir leur parcours personnel pour se rendre plus séduisants. C'est ainsi que Pierre Elliott Trudeau a laissé ses biographes le montrer, dans sa jeunesse, allant déjà à contre-courant de la pensée nationaliste conservatrice de l'époque. Dans les archives personnelles de l'ancien premier ministre, Max et Monique Nemni ont découvert avec consternation qu'au contraire, l'étudiant Trudeau «défend avec un enthousiasme et une conviction à toute épreuve des positions idéologiques pour lesquelles le Trudeau post-1950 va acquérir beaucoup de mépris».
C'est ainsi que pour certains, quelques cours universitaires se transformeront en baccalauréat. Pour d'autres, un emploi d'été sur un chantier suffira à fournir de commodes origines ouvrières.
Il va de soi que si un politicien peut embellir son passé afin d'améliorer ses chances d'avenir, il est de la responsabilité des médias d'informer la population de tout décalage entre le mythe et les faits. Il en est de même si un candidat préfère taire une partie moins glorieuse de son passé.
C'est pourquoi - les exemples foisonnent - il est préférable qu'un politicien fasse preuve à cet égard d'une transparence irréprochable. Si M. Lavallée avait fait état de son «erreur de jeunesse» au moment où il s'est lancé en politique municipale dans les années 80, l'affaire n'aurait pas pris de telles proportions aujourd'hui. Si André Boisclair avait fait le point sur sa consommation de cocaïne bien avant la course à la direction de son parti en 2005, il aurait vécu une campagne moins mouvementée.
Barack Obama ayant parlé de sa consommation de drogues dans son autobiographie Dreams From My Father, ses adversaires n'ont pu le mettre dans l'embarras quand, plusieurs années plus tard, il s'est lancé dans la course à la présidence. «Ma vie est maintenant un livre ouvert, a expliqué Obama. Les électeurs peuvent décider si les bêtises que j'ai commises quand j'étais adolescent pèsent davantage que le travail que j'ai fait depuis.»
Et de fait, les électeurs se révèlent généralement très indulgents à l'égard des erreurs de jeunesse. Ce qu'ils ne tolèrent pas, c'est le mensonge et les cachotteries.
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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