À longueur d’année, beau temps, mauvais temps, ils ont le courage de faire du portage et leur jogging de Québec à Ottawa. Mais pourquoi diable, malgré cet entraînement intensif, sont-ils toujours enragés? Qui? Les Libéraux de l’Assemblée nationale.
Tantôt, c’est une de leurs députées surchauffées à blanc, qui dit à la ministre péquiste: «crisse de folle!»; tantôt, c’est sa consoeur, encore sous l’influence du rôle qu’elle a joué comme ministre de la Culture, qui crache entre ses dents en direction de la Première ministre un «va chier!» bien senti; (aux prochaines élections, les Couilards pourraient utiliser cet excellent slogan à l’adresse des francophones); tantôt, souvent, c’est Sam Hamad ou Pierre Moreau qui montent dans les rideaux et à la hune pour proclamer qu’ils souffrent du mal de rage; Couillard, lui, se cherche des occasions pour crier en matamore qu’on devra lui passer sur le corps avant qu’on lui enlève son tchador; quant à leur leader parlementaire, Jean-Marc Fournier, il est toujours en état de crise ou en crisse: il gesticule et hurle comme un électrocuté ou quelqu’un en train de brûler au troisième degré.
Certes, d’autres aussi peuvent se permettre des écarts de langage imprévus et explosifs. Un ministre péquiste pourra nous avertir que le sac va bientôt sortir du chat; alors que son collègue caquiste invite plutôt ses «amis d’en face» à se sortir la tête de l’autruche. Ces lapsus innocents n’ont rien de malsain: ils entretiennent la bonne humeur et la fraternité.
Mais la rage des Libéraux, c’est tout autre chose: elle révèle leur méchanceté, comme les yeux de cobra et le sourire-rictus d’Elliott-Trudeau en ta direction lorsqu’il fut rendu à sa pleine maturité. Le Charles Taylor de McGill est sûrement de la famille libérale. II en a toutes les moeurs: agressif, arrogant, la mâchoire et les traits tirés par une haine concentrée. Un philosophe haineux et enragé contre NOUS. Toutes qualités requises pour que John Charest l’ait embauché pour nous dire ce que nous aurions dû être ou du moins ce que désormais nous devrons être, éclairés en plus par le spot référendaire C-20 de Stéphane Dion.
Si un psychiatre lit ce texte, il pourra essayer de m’expliquer cette rage familiale, puisque ces Libéraux se vantent d’être une famille soudée à toute épreuve. Mais qu’est-ce qui les soude? Car il y a soudure et soudure: celle des Médecins sans frontière, et celle des Hell’s Angels et de la mafia. En attendant le verdict du psychiatre, j’ai de meilleures explications que les siennes.
S’ils sont continuellement enragés, c’est d’abord parce qu’ils sont dans l’opposition. À cause de leur nature supérieure, de leur race, ils se croient destinés à prendre le pouvoir et à toujours le garder. Ils considèrent les autres plus ou moins comme des intrus, des diminués, des débiles, des usurpateurs. C’est pourquoi leur opposition est si hargneuse, par dépit, par orgueil. Voyez par vous-mêmes: quand l’un d’eux se présente en conférence de presse, ses collègues qui l’entourent ont l’air de gardes du corps, de bouncers bien décidés à en découdre.
Et puis, ces enragés se veulent avant tout des gens d’affaires: ils brassent ou font brasser de grosses affaires plus ou moins louches. Et en affaires, on ne rit pas. Et on prend les nerfs, si quelqu’un vient nous achaler avec une affaire qui ne se rapporte pas directement à nos affaires. Ils n’ont pas de temps à perdre, eux! C’est sérieux, les affaires, ce n’est pas juste pour rire, des bisouneries comme la charte des péquistes!
De quelles affaires s’occupent-ils? D’abord de l’économie dont ils se disent les champions. En effet, en dix ans, ils ont doublé la dette du Québec, floué de quarante milliards la Caisse de dépôt et placement, couvert les entrepreneurs qui nous volaient des milliards, en même temps qu’ils surengraissaient Charest à coups de 75,000$ par année. Pendant que leurs grands frères d’Ottawa investissaient trois cent trente millions pour acheter les Québécois avec l’argent des Québécois. Saluez: ils savent faire!
Dans leur système de valeurs, l’économie occupe la toute première place, pour ne pas dire toute la place. Leurs vraies valeurs sont celles qu’ils peuvent ranger dans leur porte-piastres. Leur définition et leur idéal de l’homme: un animal qui fait de l’argent. Dans leur estime, Power Desmarais, Arthur Porter, les Cheiks de l’Arabie saoudite, Elliott-Trudeau et Jacques Corriveau pèsent pas mal plus lourd que Gaston Miron, D’Iberville, Cyrano, Mozart ou le Petit Prince.
Mais ce n’est pas encore l’explication la plus explicative et pédagogique. Ce qui les enrage par-dessus tout, c’est la possibilité que leur belle province puisse devenir le pays Québec. ÇA, ça s’prend pas! Ils ont l’intention farouche de rester des Canadians vivant au Québec, plutôt que s’abaisser à devenir de simples Québécois québécois. «Faudra nous passer su l’corps, avant qu’on s’dégrade jusque là!» C’est ce qu’ils appellent leur nationalisme. Être d’abord des Québécois, c’est bon pour ces Canadiens français demeurés, xénophobes, racistes, bouchés, rétrogrades. Eux, ils sont des gens ouverts, béant sur le Canada.
En conséquence, ils n’oublient jamais que leur base la plus solide, le ROC sur lequel ils peuvent toujours compter pour asseoir leur politique d’hommes d’affaires canadians québécois, c’est leur clientèle anglophone qui s’est enrichie en exploitant et en volant les Québécois depuis deux siècles et demi. Les allophones viennent pas loin derrière: à 95%.
Ce en quoi ils imitent, prolongent et propagent les idées et les moeurs du cobra Elliott, lui qui sortait ses deux guns et la Royal Canadian Army quand il entendait dire que les Québécois étaient un peuple et qu’en plus ces pouilleux voulaient être un peuple libre. Tu te souviens?
P.-S. Pour qu’on ne m’accuse pas de prêcher uniquement à des convertis, j’ai envoyé ce texte à plq.org. Il y a une semaine. Je n’ai pas encore reçu d’accusé de réception. J’apprécierais que le psychiatre salué plus haut me dise pourquoi.
Psychiatre demandé d'urgence
Les enragés du Grand Portage
Tribune libre
Viateur Beaupré32 articles
Professeur à la retraite. Écrivain. Horticulteur, pêcheur et chasseur. Se bat depuis quarante ans pour défendre le français et l’indépendance du Québec. Sept-Ïles
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5 commentaires
Lise Pelletier Répondre
21 janvier 2014A entendre les mauvaises nouvelles concernant les pertes d'emploi chez Sears et Bombardier, aujourd'hui les libéraux jubilent.
Et l'écoute électronique de la FTQ mettant Mme Marois et sont conjoint sur la défensive.
Mauvaises nouvelles en montée comme le Parti Québécois dans le dernier sondage. Hasard auquel je ne crois pas.
Saluons ils savent faire.
Merci M.Beaupré, un texte à savourer tellement il est bien épicé.
Archives de Vigile Répondre
20 janvier 2014"les yeux de cobra et le sourire-rictus d’Elliott-Trudeau".
C'est ça, fallait y penser! Votre texte est déridant.
Le vernis décolle quand ça chauffe à l'Assemblée Nationale. C'est du joli.
L'engagé Répondre
20 janvier 2014Ce texte déride.
Il est important de verser à l'occasion dans l'humour et produire des critiques spirituelles et littéraires, pas seulement des textes didactiques.
De temps à autre un texte comme le vôtre peut beaucoup circuler pour justement imprégner les lecteurs des vérités «profondes» qu'il ose soulever.
Vérité qui frappent d'autant que le style peut parfois permettre de montrer que «le roi est nu».
Merci
Serge Jean Répondre
20 janvier 2014Très bien écrit; en plein dans la cible, c'est exactement ce qu'ils sont ces libéraux de la prostitution institutionnalisée. D'ailleurs tous leurs gestes, toutes leurs réactions le démontre clairement, ainsi que vous le soulignez très bien monsieur Beaupré.
Ce sont véritablement les ennemis du peuple Québécois; je parle bien sûr du peuple rationnel et non pas des disciples névrosés du parti libéral qui se vautrent à sa suite.
La guérison s'annonce coriace mais néanmoins possible et souhaitable pour nous tous, avant qu'ils nous fassent tous disparaître avec eux dans leur chute certaine. On ne peut éternellement espérer fourrer ses semblables comme ça, non ce n'est pas possible.
Serge Jean
Archives de Vigile Répondre
20 janvier 2014Bravo.
Pour le fond et le style.
J'aimerais avoir écrit ce texte.
Andrée Ferretti.