Les élections sont déjà référendaires au Québec depuis 1968, sans l'être; un vice de forme.
Et plus clairement, depuis 1974 où l’élection référendaire est passée au tordeur du parti québécois. Mais personne n'y a cru, ni croit et soyez assuré, ni croira. Certains zigotos peut-être, mais la population croit que c'est à n'y rien comprendre! Ils ont de bonnes raisons: les paradoxes. Dire et se dédire dans la même phrase a ses limites.
En politique, il y a les paradoxes et les contradictions sur certains sujets. La plupart passent la rampe. D’autres ne pourront pas. La clarté et l’apparence de clarté sont les passages obligés de ces derniers, de ceux qui restent dans la gorge. Ils sont pourtant les plus grands et les plus beaux. Noblesse oblige, sans doute.
Veut, veut pas, tant que l’objectif du parti québécois est de faire la souveraineté, il aura toujours une sorte de mur du son à franchir (note 1). Confirmées, élection après élection, la contradiction de vouloir y accéder avec des pouvoirs d’un demi-État, l’accession à sa pleine souveraineté ne se démens pas, elle empoisonne l’élection. Ce qui apeure, refroidi et indispose tout électeur, évidemment.
Sans préparation adéquate toute la population, incluant les électeurs les plus zélotes, lors d’élection d’un gouvernement de province n’y voit que l’évidence de la contradiction. Ça saute aux yeux tout le temps, mais on recommence. Encore et encore. Tu veux faire ton programme, mais tu ne veux pas en parler. Tu veux faire ton programme, mais tu ne veux pas le faire trop vite. Une chose certaine, personne ne peut faire ce programme avec cette mentalité contradictoire. Le bémol devient un bécarre. Pire, la motivation fondamentale devient un obstacle à contourner.
Avant que les babines suivent les bottines et que les bottines suivent les babines, il faut une mécanique de la pensée claire et l’apparence de la clarté dans les processus.
Elles s’obtiennent par le déclenchement d’une élection référendaire de petit pas. Que ce soit clair , l’issue logique à ce piège rationnel est de faire de toute élection une élection référendaire. Celle qui engage le processus. Tu veux et tu le fait. Le poing levée de PKP voulais dire « moi, je ne m’enfarge pas dans les virgules, ce sera clair ». Une stratégie d'élection référendaire sans filet.
Le mot référendaire doit bien sûr être pris dans son sens symbolique, non celui du sens de la loi référendaire. Le piège du paradoxe est alors déplacé ailleurs et, heureux hasard, il peut se franchir plus aisément. Il est que l’élection devient référendaire symboliquement, mais seulement à ce niveau. Moindre inconvénient et argumentaire solide que la loi référendaire vient comme une police d’assurance, un rempart aux peurs et craintes de l'utilisation apeurant.
Le gouvernement du parti québécois, le chef, le parti, pourront s'engager à faire des études crédibles sur la souveraineté et à optimiser la mécanique ou le processus de pas-à-pas. Il devra affirmer son intention par des gestes de souveraineté comme abolir le poste de Lieutenant-gouverneur. Engagera aussi, des discussions avec le pouvoir fédéral avec l'appui des élus de son alter ego à ce palier.
Par exemple, il pourrait déclencher, un référendum sur certains pouvoirs comme celui d’un seul percepteur d’impôt ou la souveraineté sur les matières d’immigrations, de la souveraineté culturelle selon les situations qui se présentent. Faire pétitions de consensus. Les idées fourmillent.
Il n’est pas inutile de réfléchir sur la question pourquoi, le PQ a proposé dès 1980 un processus d’un référendum suivi d’un deuxième. Parizeau y avait pensé aussi avec ses référendums sectoriels. Aussi, les tiers partis ont moins d'espace. Bref, la mécanique n’est pas à point et mal comprise par tous. Il faut déprendre les engrenages et simplifier l’accession et l’accessibilité par des petits pas.
Note 1: Le seul à avoir atteint une vitesse presque suffisante pour franchir ce mur est Monsieur Parizeau. Le premier pas, l’élection au Québec, le deuxième l’élection du Bloc québécois et le troisième le référendum en 1995. Aussi, il comptait sur une situation exceptionnelle. Il n’en demeure pas moins encore aujourd’hui, que le vote sera toujours linguistiquement polarisé. Faire un État français ne peut plaire à ceux qui se définissent par la langue anglaise. N’en déplaise aux vœux pieux et bonnes intentions, le vote ethnique s’associe plus naturellement à la culture anglaise qui embrasse 98 % de l’Amérique du Nord, tendance lourde et à porte à faux du mouvement indépendantiste. Heureusement, l’attrait de la culture associée à la langue marque un contre poids.
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