CHÔMAGE

Les données sur l’emploi font craindre une contraction pour le deuxième trimestre

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L'économie canadienne est flageolante

Le marché du travail canadien s’est pratiquement asséché le mois dernier, les gains du secteur des services ayant été contrebalancés par les déclins dans les emplois chez les fabricants et dans la construction, a indiqué vendredi Statistique Canada.

Un examen plus minutieux des chiffres sous-jacents a même révélé des éléments inquiétants aux yeux de certains experts, qui croient que l’économie canadienne pourrait être en voie de se contracter de jusqu’à 2 % au deuxième trimestre.

Dans l’ensemble, le rapport de Statistique Canada a fait état de la disparition nette de 700 emplois le mois dernier — une variation si faible qu’elle est statistiquement insignifiante. « En allant un peu au-delà des chiffres repris en manchettes, qui sont assez bénins, on trouve certains aspects troublants dans ce rapport, en général », a souligné l’économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter. « Alors, dans l’ensemble, je dirais que ce rapport représente un peu une déception. » M. Porter a insisté sur divers points faibles dans l’enquête de l’agence fédérale : le déclin des emplois dans le secteur privé, la décroissance des emplois dans la construction et la fabrication et la faiblesse apparente des emplois à temps plein.

La publication du rapport sur l’emploi survient quelques jours après celle des données sur la balance commerciale du Canada, qui ont montré que le pays avait affiché un déficit commercial record en avril. Les données commerciales de mai étaient presque aussi mauvaises. Ensemble, ces chiffres font craindre une plus grande faiblesse que prévu pour le deuxième trimestre, même si cette période a été marquée par un faible dollar canadien — un élément qui soutient, habituellement, les exportations.

« Si je ne devais souligner qu’une inquiétude à propos de ce rapport, et à propos d’un certain nombre d’autres rapports que nous avons obtenus récemment, ce serait l’absence de reprise dans le secteur de la fabrication et dans les exportations autres que celles du secteur des ressources naturelles ces derniers mois », a expliqué M. Porter.

Jusqu’à cette semaine, Desjardins prévoyait une contraction de 1,4 % du PIB pour le deuxième trimestre, a indiqué Jimmy Jean, économiste principal pour la coopérative. Mais la prévision de Desjardins a maintenant rejoint celle de la Banque de Montréal, aux environs de 2 %. Selon M. Jean, un tel revers pourrait être « la contraction du PIB la plus importante depuis la dernière récession ».

Les plus récents chiffres sur l’emploi viennent compléter ce portrait, a-t-il indiqué. « Je crois que cela ne fait que confirmer le fait que le Canada connaît […] un genre d’accalmie », a ajouté M. Jean au sujet de l’enquête sur le marché du travail. « La fondation semble un peu chambranlante […] C’est très fragile dans l’ensemble. »

Le taux de chômage national a reculé à 6,8 % en juin, comparativement à 6,9 % en mai. Cette diminution était essentiellement attribuable au fait qu’un moins grand nombre de personnes était à la recherche d’un emploi alors qu’un nombre croissant de baby-boomers prend leur retraite.

Les économistes misaient sur la création de 5000 emplois en juin, et visaient un taux de chômage de 7 %, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

Le temps partiel


Le nombre de travailleurs autonomes a avancé de 37 700 le mois dernier, tandis que le nombre d’employés salariés a diminué de 38 400, a précisé Statistique Canada. Quelque 40 100 emplois à temps plein ont disparu, tandis que 39 400 emplois à temps partiel ont été créés. Cependant, l’agence considère que ces variations sont trop faibles pour être statistiquement significatives. Au cours des 12 mois ayant pris fin en juin, le nombre de personnes en emploi a augmenté de 108 000 (+0,6 %), essentiellement dans le travail à temps partiel (+77 000 ou +2,3 %).


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