Les dirigeants séparatistes connaîtront leurs sentences la semaine prochaine

98ed012120eda50125dea4ed4ca157b0

« Des renforts de policiers antiémeutes ont été discrètement envoyés en Catalogne et le ministère de l’Intérieur s’est refusé à donner toute précision sur leur nombre. »


Appels à la grève générale, renforts policiers et appels au calme : l’Espagne attend fébrilement que la Cour suprême décide du sort de 12 dirigeants indépendantistes jugés pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne en octobre 2017.


Le gouvernement voudrait que l’arrêt de la Cour, attendu la semaine prochaine, permette de tourner la page et de revenir à un dialogue politique pour apaiser cette région du nord-est de l’Espagne.


Mais les indépendantistes comptent au contraire mobiliser une nouvelle fois leurs partisans contre des condamnations qui semblent inévitables.


Au soir de la décision, qui pourrait intervenir dès lundi, des manifestations se tiendront dans toute la Catalogne, ont annoncé l’Assemblée nationale catalane et Omnium cultural, les deux associations qui ont organisé depuis des années des manifestations de masse pour l’indépendance. Puis des cortèges convergeront à Barcelone vendredi prochain, jour de grève générale.


Des renforts de policiers antiémeutes ont été discrètement envoyés en Catalogne et le ministère de l’Intérieur s’est refusé à donner toute précision sur leur nombre.


12 accusés


Anciens membres du gouvernement régional, ex-présidente du parlement régional ou dirigeants d’associations, les 12 indépendantistes, dont 9 sont en détention provisoire, risquent de lourdes peines pour leur implication dans la pire crise politique qu’ait connue le pays depuis la fin de la dictature franquiste.


Les deux principaux chefs d’accusation sont la rébellion et la sédition, mais ils peuvent retenir d’autres délits.


En l’absence de l’ex-président catalan Carles Puigdemont, qui a fui en Belgique, l’ancien numéro deux du gouvernement régional Oriol Junqueras est le principal prévenu et risque jusqu’à 25 ans de prison s’il est condamné pour rébellion.


Après quatre mois d’audiences de février à juin, les sept juges de la plus haute institution judiciaire espagnole annonceront leur décision par communiqué.


À moins d’un mois des prochaines élections législatives, cette sentence va replacer la question catalane au centre du débat politique.


Mercredi à Barcelone, le chef du gouvernement socialiste, Pedro Sanchez, a appelé à « reconstruire la coexistence si nécessaire en Catalogne ».


Arrivé au pouvoir en juin 2018 avec l’appui au Parlement des indépendantistes catalans, Sanchez avait ébauché avec eux un dialogue qui s’était rompu en février, au début du procès.




-->