MONTRÉAL | Des centaines de Québécois d’origine algérienne ont manifesté pour un troisième dimanche de suite, à Montréal, pour dénoncer le président algérien Abdelaziz Bouteflika, qui a décidé de solliciter un cinquième mandat.
Alors que la neige tombait lourdement sur la métropole, les manifestants se sont présentés devant le consulat de l’Algérie à Montréal pour faire entendre leur mécontentement, le tout de façon pacifique.
Plusieurs personnes rencontrées par TVA Nouvelles, ont raconté leur fierté d’être Algériens.
«Je trouve ça beau ce qu’ils font les Algériens. Je suis vraiment fière de ce peuple et d’être Algérienne. Les choses ne bougent pas, et maintenant, je crois que le président a fait son temps. Il faut laisser la place aux jeunes surtout», a indiqué une femme.
Une autre a indiqué avoir quitté son pays natal en raison du pouvoir.
«On veut être avec les Algériens. On est de tout cœur avec eux. »
Une autre femme a dit souhaiter que le peuple algérien puisse vivre librement, «comme on peut vivre au Canada!»
Au recensement de 2011, au Québec, 44 560 personnes se sont déclarées d’origine algérienne.
Les manifestants montréalais entendent manifester chaque dimanche jusqu’à l’élection présidentielle en Algérie prévue pour le 18 avril.
Des manifestations se sont également déroulées, dimanche, aux quatre coins de la France, où 760 000 immigrés algériens y vivent, selon l'Institut national français de la statistique et des études économiques (Insee). Ils sont 1,7 million si on y ajoute leurs enfants nés dans l’Hexagone.
En Algérie même, à Alger notamment où toute manifestation est interdite depuis 2001, la contestation du président Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans, est importante et dure depuis des semaines. Dimanche, des milliers de lycéens ont défilé à travers le pays contre la candidature de M. Bouteflika et une partie du pays a suivi un appel à la grève générale lancé sur les réseaux sociaux, a rapporté l’AFP.
Le président a regagné son pays, dimanche, à l'issue de deux semaines d'hospitalisation en Suisse pour des examens médicaux périodiques. Maintenant âgé de 82 ans, Abdelaziz Bouteflika est affaibli depuis 2013 par les séquelles d'un AVC. Sa maladie l’a empêché de s'adresser de vive voix à ses concitoyens depuis 2013 et ont rendu rares ses apparitions publiques, a souligné l’AFP.