Le gouvernement caquiste cherche à évaluer le nombre d’employés de l’État en position d’autorité qui portent un signe religieux au travail.
François Legault s’est engagé à interdire le port de symboles religieux apparents chez les policiers, les juges, les procureurs de la Couronne, les gardiens de prison, les policiers et les enseignants. Pour éviter de congédier des employés, le premier ministre a récemment suggéré de déplacer les récalcitrants dans des fonctions sans contact avec les citoyens.
Le ministère de la Sécurité publique a donc sondé la Sûreté du Québec dernièrement. «On a été sollicité, a confié à notre Bureau parlementaire l'inspecteur Guy Lapointe. Je n’ai pas les mots exacts, mais essentiellement, c’était de recenser le nombre de policiers et policières qui portaient des signes religieux qui étaient visibles».
Il précise que la SQ ne compte aucun agent ou agente portant de signes religieux apparents.
Le ministère de la Justice a fait de même auprès du Directeur des poursuites criminelles et pénales et du Tribunal administratif du Québec.
«La demande ne visait aucunement à obtenir des renseignements nominatifs ou à identifier l’appartenance religieuse des employés», a fait valoir le relationniste, Paul-Jean Charest.
Indépendance des juges
Le ministère de la Justice a tenu à préciser qu’aucune demande similaire n’a toutefois été formulée à la magistrature. Rappelons que l’indépendance judiciaire prévoit que les juges doivent être libres de décider seuls et ne faire l’objet d’aucune influence, notamment du politique, ce qui risque fort de compliquer la tâche du gouvernement Legault pour leur interdire les signes religieux.
La Presse a révélé lundi que le ministère de l'Éducation a également demandé à des commissions scolaires de dénombrer les enseignants et les membres de la direction des écoles qui portent un signe religieux au travail.
Aux yeux de la présidente de la Commission scolaire de Montréal, Catherine Harel-Bourdon, c’est une demande totalement «aberrante». Actuellement, la CSDM ne dispose pas des chiffres demandés par le ministère. «Ça ne se fait pas, ça va à l’encontre des droits de la personne», a insisté Mme Harel-Bourdon à LCN.
Le ministre Simon Jolin-Barrette a nié que son gouvernement ait demandé un «dénombrement» du personnel portant un signe religieux dans les écoles. «On voulait juste savoir si la commission scolaire avait cette information-là, a-t-il dit. Manifestement, elles ne l’ont pas.»
Selon le ministre de l’Immigration et de l’Inclusion, le ministère de l'Éducation avait toute la légitimité pour faire cette demande. «On nous aurait reproché de ne pas l’avoir demandé aux commissions scolaires», a-t-il souligné.