Josée Legault a refusé la présidence de la Commission de toponymie du Québec.
Exclue du cabinet du premier ministre lundi, Mme Legault pense que le Parti québécois doit s'engager fermement en faveur d'un référendum advenant sa réélection.
«Il faut que le pouvoir devienne aussi un instrument de promotion de la souveraineté. Il faut que ça serve à quelque chose d'être au pouvoir», a-t-elle déclaré hier à la presse parlementaire.
Retraçant le fil des événements, Mme Legault a soutenu hier que le gouvernement lui a déjà offert un poste dans la fonction publique -la présidence de la Commission de toponymie- qu'elle a refusé. Entrée en politique pour «faire avancer la souveraineté de l'intérieur» et se présenter comme candidate aux prochaines élections, elle déclare ne pas exclure cette possibilité même si elle est désormais «peu probable».
Elle dit avoir appris la nouvelle de son congédiement elle-même au premier ministre Landry qui l'a rappelée, plus tard, en soutenant qu'il ne pouvait pas renverser la décision de sa directrice de cabinet. Il lui aurait dit vouloir «respecter sa dignité et son militantisme» en lui offrant notamment un poste au Conseil de la souveraineté, qui ne s'est pas matérialisé. M. Landry lui aurait toutefois mentionné l'existence de «conflits de personnalités un peu partout au gouvernement».
Qui dit vrai?
Politologue et ancienne chroniqueuse, Mme Legault dit avoir retrouvé sa liberté de parole. Elle réfute donc le fait que son départ du cabinet soit lié à des conflits de personnalités, à part peut-être avec la directrice de cabinet du premier ministre, Brigitte Pelletier, qui «s'est opposée souvent à mes positions», dit-elle.
Mme Pelletier s'est fait cinglante dans un communiqué en réagissant aux propos tenus plus tôt hier par Mme Legault.
Son congédiement, soutient-elle, serait bel et bien lié à un conflit de personnalités.
«Josée Legault a été remerciée du cabinet du premier ministre non pas pour des raisons idéologiques, mais par absence du lien de confiance primordial et nécessaire entre elle et ses collègues. À cet égard, sa sortie publique d'aujourd'hui en témoigne.»
Le ministre démissionnaire du PQ, Paul Bégin, jette un autre éclairage sur ce duel Legault-Pelletier. Comme la politologue, l'ancien ministre de la Justice reproche au gouvernement de ne pas remettre véritablement la souveraineté à l'avant-scène. Il a toutefois côtoyé Mme Pelletier, qui a aussi été sa directrice de cabinet à la Justice, et il n'est pas tendre à son égard.
«C'est quelqu'un d'entre deux, mi chair mi poisson, qui n'ira pas dans un sens ni dans l'autre. C'est à l'image de ce qu'on a présentement: on dit qu'on est souverainistes, mais on ne veut rien faire pour le prouver.»
Paul Bégin pense que Josée Legault représente avec quelques autres la «conscience du PQ». Selon lui, elle est de ceux et celles qui pensent qu'il faut faire la promotion de la souveraineté, mais «voilà qu'on la balance comme un vieux chiffon. Il doit être rouge ce vieux chiffon?»
De son côté, Mme Legault trouve «ironique» qu'on lui annonce son congédiement le lendemain d'un Conseil national du PQ qui a remis sur pied le Conseil de la souveraineté, ce qui n'est «qu'un début», souligne-t-elle. Elle ajoute que, dans le contexte actuel, la réélection du Parti québécois serait «un accomplissement majeur, presque surhumain».
départ de Josée Legault
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