Vers la fin de 1999, M. Rodrigue Tremblay a publié un livre aux Éditions Transcontinental : Les grands enjeux politiques et économiques du Québec, au chapitre 5 sous « La légitimité douteuse de l’Acte constitutionnel de 1982 », il écrit, entre autre chose :
Au-delà des pressions économiques et culturelles omniprésentes, la survie des francophones au Québec, en tant que francophones, n’est pas un problème juridique mais un problème politique et constitutionnel. Les ambiguïtés et les difficultés actuelles ne sont que le commencement d’une longue suite d’embûches qui risquent ultimement, dans les décennies à venir, de faire du français au Québec une langue folklorique. La machine est peut-être en marche pour la «louisianisation» graduelle et irréversible du Québec qui deviendra un «French Quarter» en Amérique du Nord.
L’histoire retiendra que le tournant se produisit au moment de la décision du premier ministre René Lévesque de tenir, le 20 mai 1980, un plébiscite électoral improvisé plutôt qu’un véritable référendum sur l’orientation politique et constitutionnelle, tel que la population québécoise le souhaitait. La population du Québec aurait sans doute appuyé une mesure visant à une plus grande affirmation nationale, ce qui lui aurait laissé le droit de s’exprimer et de choisir. Ce fiasco historique du plébiscite électoral de mai 1980 a, comme on le sait, fait perdre au Québec toute initiative des changements constitutionnels et a placé l’avenir du peuple francophone du Québec dans une grande vulnérabilité.
Par la suite, les demandes de M. Bourassa à l’occasion des négociations du lac Meech, même si elles avaient été agréées, les pouvoirs du peuple québécois sur son territoire n’auraient pas été substantiellement accrus, les gains ayant été surtout symboliques contre la signature de la Constitution canadienne qui aurait scellé à jamais le processus inexorable de la «louisianisation» graduelle du Québec en Amérique du Nord.
Le minimum consiste pour tout gouvernement du Québec à s’inspirer de la position du chef libéral de 1981, M. Claude Ryan, et à faire garantir la souveraineté linguistique du gouvernement du Québec sur le territoire du Québec. C’est la formule qui a été retenue dans des pays bilingues et trilingues comme la Suisse et la Belgique, et c’est la formule qui pourrait apporter au peuple du Québec la sécurité linguistique et culturelle.
Tiré d’un livre de M. Rodrigue Tremblay
Leçons à tirer des choix des années 80
de Messieurs Lévesque, Ryan et Bourassa
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé