La Coalition avenir Québec (CAQ) a annoncé mercredi que le gouvernement dirigé par François Legault s’attaquerait au problème du port de signes religieux.
La CAQ promet ainsi d’adopter rapidement un projet de loi visant à bannir le voile islamique, la kippa, le turban sikh et la croix chrétienne apparents chez les employés de l’État en position d’autorité.
Le voile islamique doit disparaître des services de garde, selon un groupe laïque.
Cette mesure sensible satisfait en partie André Lamoureux, du Rassemblement pour la laïcité, qui juge toutefois que le gouvernement doit en faire plus.
«Il était temps qu’une décision législative soit avancée et concrétisée sur le terrain des fondements laïques du Québec, mais consacrée dans une loi. Nous, on est pour une charte de la laïcité plus généreuse, mais on est très contents.»
Crucifix et voile islamique
Selon lui, l’engagement de la CAQ est un palier minimal, mais d’autres mesures doivent être mises en place.
Le crucifix, notamment, devrait être déplacé dans l’Assemblée nationale. «Le fait que les députés aient un crucifix sur la tête, ce n’est pas un signe de la séparation des pouvoirs. Il ne doit pas être au Salon bleu ni au Salon rouge, il faut le déplacer ailleurs dans l’Assemblée nationale.»
Par ailleurs, André Lamoureux croit que les techniciens et techniciennes en service de garde, qui ont aussi une autorité sur les enfants, doivent être soumis à la mesure du gouvernement caquiste.
«C’est une question de préservation de liberté de conscience des parents et des enfants. Les gens paient des taxes aux commissions scolaires, paient des impôts et des tarifs aux services de garde. Ils ne paient pas pour se faire administrer des signes religieux ou certains produits élitistes religieux.»
«C’est connu que le voile islamique est très porté dans les services de garde à Laval, et à Montréal aussi. Ça heurte la liberté de conscience. La laïcité, c’est de respecter la liberté de conscience de chacun.»
Selon son association, le port d’un signe religieux ostentatoire ne fait pas partie des droits démocratiques fondamentaux.
«Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Claire L’Heureux-Dubé, l’ex-juge de la Cour suprême, qui avait témoigné en commission parlementaire, en 2013, qui l’avait expliqué.»
Selon André Lamoureux, la clause dérogatoire doit être utilisée par le Québec pour faire valoir ses droits dans ce dossier.