Prenant son courage à deux mains, le Théâtre Gilles-Vigneault vient de décider de mettre à l'affiche une représentation du spectacle SLĀV. Inauguré le 18 janvier dernier, ce lieu de diffusion peut accueillir jusqu'à 860 spectateurs et il est situé en plein dans le centre-ville de Saint-Jérôme. C'est donc dire que les amateurs de plein air auront la chance de juger de la pertinence de ce spectacle par eux-mêmes, le temps d'une escapade au coeur des Laurentides.
Rendre hommage à la richesse culturelle
Le site de l'organisme nous présente cette prestation en comparant les chants d'esclaves américains à un « terreau d'une extraordinaire richesse culturelle ». On comprendra que cette « théâtralisation des chants d'esclaves américains » a pour but de mettre en scène quelques « familles de chants ».
La direction du théâtre nous rappelle que ces chants d'esclaves étaient, d'abord et avant tout, destinés à accompagner la journée de dur labeur qui était le lot de ces précurseurs du blues et des negro spirituals. On en profite aussi pour nous donner quelques exemples frappants : « les call songs qui accompagnaient l'éveil des esclaves, les work songs qui rythmaient les gestes mille fois répétés sur des chantiers de chemins de fer », et ainsi de suite.
De fait, la chanteuse et musicienne montréalaise Betty Bonifassi s'est basée sur les recherches menées par l'ethnomusicologue John Lomax à partir de centaines d'enregistrements de chansons et de musiques traditionnelles. Cette longue traversée à travers les chants d'esclaves aura permis à Mme Bonifassi de produire deux albums à partir de cette interprétation des chants d'esclaves.
Une mise en scène de Robert Lepage
Il ne manquait plus que le metteur en scène Robert Lepage pour nous broder un spectacle qui promet d'être haut en couleur et particulièrement touchant. Les « petits Québécois blancs », que l'auteur Pierre Vallières comparait à des « nègres d'Amérique », risquent d'y trouver leur compte et vibrer au rythme de ces chants de résistance et de libération.
Les membres de la communauté artistique ne comprennent toujours pas cette levée de boucliers de la part d'une extrême gauche qui semble incapable de concevoir que des liens soient tissés entre les Blancs et les Noirs. Denise Filiatrault, femme de théâtre bien connue, n'a pas hésité à twitter qu'elle a « du mal à accepter cet affront au très grand créateur qu'est Robert Lepage et aux artisans de ce spectacle ».
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