Chaque année, et ce depuis 14 ans, le 9 août représente une date hautement symbolique pour l'ensemble des peuples autochtones de la planète alors qu'est célébrée la Journée internationale des peuples autochtones. Cet événement festif et rassembleur, qui vise à acclamer la diversité et la richesse de l'humanité, rappelle tout de même que la grande majorité des autochtones de la planète sont continuellement victimes d'exclusion. Jour après jour, des exactions sont commises en toute impunité contre les peuples premiers du monde entier. Les populations autochtones font face à une discrimination profonde, à une marginalisation historique ainsi qu'à des politiques abusives qui sont le triste résultat d'une violation systématique de leurs droits fondamentaux.
400 ans de souffrance...
Pour les Premières Nations du Québec, la conjonction entre la Journée internationale des peuples autochtones et le 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec est l'occasion de rappeler qu'elles ont joué un rôle fondamental dans l'établissement et la survie des colons français et que, sans elles, le Québec d'aujourd'hui ne serait pas ce qu'il est. Les savoirs traditionnels des Premières Nations ainsi que leurs connaissances élargies de la topographie, du climat, de la faune et de la flore ont largement contribué à la survie des nouveaux arrivants européens ainsi qu'à leur adaptation à cet environnement hostile et nouveau. Les Premières Nations ont rapidement consenti aux compromis.
Si la notion d'accommodements raisonnables soulève à la fois indignation, crainte et bouleversement au sein de la société québécoise, les Premières Nations, elles, ont dû s'y résigner très rapidement. En acceptant la venue de l'homme blanc européen et en respectant culture et religion si différentes, elles ont été des précurseurs en la matière. Les Premières Nations se sont toutefois rapidement heurtées à des mesures discriminatoires et d'assimilation, mesures qui ont encore des échos en 2008. Les Premières Nations sont continuellement discréditées au sein des médias, elles sont victimes d'un sous-financement alarmant du système d'éducation et sont toujours assujetties aux normes rétrogrades et humiliantes édictées par la Loi sur les Indiens.
Néanmoins, les Premières Nations demeurent présentes et incontournables dans la construction du Québec d'aujourd'hui et de demain, et ce, en dépit des mesures inéquitables prônées par les politiques provinciales et fédérales au cours des quatre siècles derniers. Elles peuvent être fières de leur langue, de leurs valeurs ainsi que de leur culture, dont le Québec tire une partie de ses propres racines culturelles.
Des normes internationales
Les injustices historiques doivent ouvrir la voie à une promesse d'égalité, de justice, de respect et d'intégrité. C'est ce à quoi s'emploie la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, qui constitue un instrument international essentiel à la survie des peuples autochtones de la planète. La Déclaration est non seulement dotée d'une grande force morale qui assure le respect des traditions et de la culture, elle assure également un développement axé sur l'identité propre de ces derniers. Il est d'une extrême importance que le gouvernement canadien s'engage à respecter les droits de plus d'un million d'autochtones vivant sur le territoire canadien en adhérant au précieux document.
En cette Journée internationale des peuples autochtones, nous sollicitons ardemment la coopération des municipalités et de l'Assemblée nationale pour qu'elles donnent leur appui à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, et demandons au gouvernement canadien d'y adhérer instamment.
En ce 9 juin 2008, souvenons-nous!
La Journée internationale des peuples autochtones sera célébrée à la place d'Youville de Québec, où plusieurs historiens retraceront l'histoire des Premières Nations.

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