Le Sarko show

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La cote de popularité du président français Nicolas Sarkozy est en baisse depuis quelques semaines. Selon un sondage publié en fin de semaine, les Français lui reprochent notamment (63%) de «trop afficher sa vie privée».

Plusieurs commentateurs ont aussi déploré que M. Sarkozy «mette en scène» sa relation avec Carla Bruni. Comme si les médias ne mangeaient pas goulûment de ce pain! Pourtant, on s'était scandalisé de ce que le président s'en prenne à des paparazzi pendant ses vacances aux États-Unis. Ou qu'il coupe court à une entrevue lorsque l'animatrice lui a posé une question sur les rumeurs de divorce avec Cécilia. Que veut-on vraiment de Sarkozy?
Les photographes de presse sont-ils disposés à ne plus publier de photo du couple (le magazine L'Express garde à la une de son site Internet, depuis presque un mois, un «reportage photo» sur la nouvelle «dame de coeur» du président)? Les journalistes préfèrent-ils l'hypocrisie conjugale de Mitterrand à la franchise tape-à-l'oeil de Sarkozy?
Les politiciens ont toujours été des acteurs. Autrefois, le parlement et les tribunes électorales étaient leurs seules scènes; la politique était théâtre. Aujourd'hui, la politique est cinéma et «réalité show». Parce qu'il y a des caméras partout, hommes et femmes politiques jouent constamment un rôle. Et parce que les émissions de divertissement sont beaucoup plus regardées que celles d'affaires publiques, ils vont là où l'auditoire se trouve.
On peut le déplorer, nous l'avons déjà fait ici. Hier, un lecteur, M. Jean-Serge Baribeau, rappelait à juste titre que «nous exigeons de nos politiciens une certaine grandeur et une certaine hauteur», des qualités qui ne sont pas nécessairement mises en évidence à Infoman.
Toutefois, ceux qui veulent se faire élire sont perdants quoi qu'ils fassent. S'ils sont absents de ces tribunes-là, on le leur reprochera et le public aura l'impression de moins bien les connaître que leurs rivaux. S'ils y vont, ils prennent le risque de se ridiculiser (vous vous souvenez d'André Boisclair et du sketch de la tente?). À tout prendre, à leurs yeux, ce dernier risque est le moins grand. D'où la décision de Stéphane Dion de participer à des émissions que, jusqu'ici, il prenait bien soin d'éviter. M. Dion et ses conseillers espèrent qu'ainsi, les Canadiens découvriront le «côté humain» du chef du Parti libéral du Canada. Il s'agit évidemment d'une illusion: ce n'est pas l'humanité d'une personne que la télévision permet de découvrir, mais ses talents de comédien.
Pour ce qui est de la vie privée de nos dirigeants politiques, le Québec n'a pas encore vécu de folie médiatique comme ce qui sévit en France ces jours-ci. Différence de culture? C'est ce qu'on a longtemps prétendu au sujet de La Presse française, jusqu'à aujourd'hui beaucoup plus respectueuse que l'américaine et la britannique des amours des politiciens. Il a suffi que le président fréquente une star...
Rien ne dit qu'il en sera autrement lorsque le premier ministre du Québec s'amourachera d'une ex-mannequin (ou la première ministre d'une vedette du hockey). On en a eu un avant-goût lorsque s'est formé le couple Bernard Landry/Chantal Renaud.
On aimerait croire que la politique, c'est d'abord un débat d'idées. Mais aussi nobles soient les objectifs d'un politicien, il ne pourra les atteindre sans être élu. La popularité est une nécessité. Et de nos jours, on ne peut pas être populaire si on ne se plie pas, au moins dans une certaine mesure, aux exigences du show business.
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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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