Jean Charest a eu beau qualifier de grotesque l’idée qu’il puisse profiter de la crise étudiante pour servir ses intérêts politiques, les faits et la réalité tendent à démontrer que c’est exactement le cas. Dans ce cas-ci, je dirais même que nous pouvons nous permettre de douter de la parole du premier ministre.
Un écart facilement franchissable
Et s’il me restait un dernier doute sur la bonne foi de Jean Charest, il s’est définitivement envolé la semaine dernière avec l’aboutissement en queue de poisson des négociations entre le gouvernement et les étudiants. Je n’en reviens tout simplement pas que la ministre de l’Éducation Michelle Courchesne ait pu mettre fin aussi abruptement aux discussions alors que les informations, qui ont été rendues publiques depuis, démontrent clairement qu’une entente était possible.
Jean Charest a beau dire et décrier la fermeture des porte-parole étudiants, les faits rapportés laissent croire qu’il ne dit pas toute la vérité. En fait, l’écart séparant les deux parties était facilement franchissable. On était loin d’avoir besoin de construire un pont pour le traverser. Un simple ponceau aurait largement suffi. Malheureusement, la volonté politique n’était pas là.
Un premier ministre et un pamphlétaire
La crise étudiante dure depuis plus de quatre mois et elle n’est pas prête de se régler pour la simple et bonne raison que Jean Charest veut qu’elle dure. On s’en doute depuis le début, mais depuis la semaine dernière, c’est clair comme de l’eau de roche.
Il n’y a qu’un pamphlétaire, un larbin en « mission commandée » comme Alain Dubuc de La Presse, pour essayer de rendre les syndicats et la chef du PQ responsables de ce grand gâchis social. Du grand délire journalistique pour couvrir un premier ministre qui ne réussit plus à tromper aucun observateur le moindrement honnête.
D’une diversion à l’autre
Depuis son arrivée au pouvoir en 2003, Jean Charest est passé maître dans l’art de la diversion. Il a caché à la population durant des années le fait qu’il recevait un double salaire. Ce qu’il a fini par reconnaître seulement lorsqu’il s’est retrouvé au pied du mur.
Il a continué à essayer de faire oublier le scandale liant le financement du PLQ à des entrepreneurs en construction. Là encore, il a essayé de distraire tout le monde en ramenant l’attention sur les syndicats et le placement syndical pour faire oublier la corruption dans son propre parti.
Même chose avec une augmentation de 82 % des droits de scolarité que le premier ministre essaie de faire oublier en insistant que ça ne représente que 50 cents par jour. Jean Charest essaie là encore de nous berner. Imaginez ce qui se passerait si son gouvernement autorisait Hydro-Québec à augmenter les coûts d’électricité du même ordre… Tout le monde descendrait dans la rue et c’est exactement ce que font les étudiants et avec raison.
Loi 78 et grossière manipulation
Même manœuvre de manipulation de l’opinion publique avec sa loi 78, une loi antidémocratique qui enfreint des droits fondamentaux, dont Jean Charest a honte et qu’il tente de faire oublier en mettant l’accent sur ce qui n’est qu’accessoire pour cacher le pire. À l’entendre, la loi n’est qu’un simple instrument pour obliger les manifestants à dévoiler leur parcours pour assurer leur propre sécurité… se gardant bien de parler des droits fondamentaux qui sont brimés et qui ont poussé 500 juristes à sortir dans la rue. Du jamais vu au Québec.
Un regard dangereux
Rarement le Québec aura eu un premier ministre aussi manipulateur. Son passé nous a démontré qu’il est capable de nous tromper en nous regardant droit dans les yeux.
C’est avec le même regard qu’il s’adresse aux Québécois ces jours-ci. Et c’est là qu’il est le plus dangereux.
Le premier ministre qui manipulait le peuple…
Rarement le Québec aura eu un premier ministre aussi manipulateur. Son passé nous a démontré qu’il est capable de nous tromper en nous regardant droit dans les yeux. C’est avec le même regard qu’il s’adresse aux Québécois ces jours-ci. Et c’est là qu’il est le plus dangereux.
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