par Roy, Paul
Les hausses de tarifs d'Hydro-Québec feront moins mal que prévu en 2007, et un peu plus mal en 2008 et 2009.
Le Plan stratégique 2006-2010 que la société d'État présentait en juin dernier comportait des hausses tarifaires de 4,8% en avril 2007, 3% en 2008 et 1,6% en 2009. Au total: 9,4%. Aujourd'hui et demain, en commission parlementaire, la société d'État présentera un Plan stratégique révisé comportant des hausses tarifaires de 2,8%, 3,5% et 2,5% pour les trois années, pour un totalde 8,8%.
Hydro avait déjà mentionné, le mois dernier, qu'elle réduisait sa demande de hausse de 4,8% à 2,8% pour 2007, refusant de s'avancer sur l'ampleur des hausses pour 2008 et 2009. Pour 2007, elle invoquait un hiver 2006 plus clément, qui avait eu un effet à la baisse sur la demande et les coûts d'approvisionnement.
Cela n'a pas empêché hier l'opposition péquiste de soupçonner des motifs électoraux derrière cette révision. "Est-ce que c'est parce qu'ils (Hydro) ont eu une directive du gouvernement à l'effet qu'on s'en va en campagne électorale, puis qu'en 2007, on ne veut pas une grosse augmentation de tarifs?" a demandé hier en conférence de presse la députée péquiste de Rosemont et porte-parole de l'opposition en matière d'Énergie, Rita Dionne-Marsolais.
La députée réfute l'argument de l'hiver plus clément pour justifier la hausse de tarif moins importante pour 2007. Cette information était déjà connue au moment du dépôt du Plan stratégique, en juin, proteste-t-elle.
Hier, une porte-parole d'Hydro a répété l'explication fournie le mois dernier (l'hiver doux), se refusant à tout autre commentaire, mais précisant que les dirigeants de la société d'État seraient disponibles aujourd'hui pour répondre à toutes les questions.
Le mois dernier, le président de la filiale Hydro-Québec Distribution, André Boulanger, avait nié que le cabinet de Jean Charest soit intervenu dans ce dossier des tarifs. Le premier ministre avait lui aussi rejeté catégoriquement l'hypothèse de tarifs modifiés en fonction d'un éventuel scrutin.
Interrogé hier par une station de télévision sur les "soupçons" de Mme Dionne-Marsolais, le ministre des Ressources naturelles Pierre Corbeil s'est contenté de répondre: "Comme diraient les ados, ça pas rapport".
Pour Mme Dionne-Marsolais, c'est la crédibilité d'Hydro-Québec qui écope en matière de tarification. "En jouant ainsi avec les tarifs des abonnés du Québec, le gouvernement met en danger l'activité économique, en particulier dans les régions qui dépendent des grandes entreprises industrielles fortement consommatrices d'électricité."
Il est donc urgent, selon elle, "que le Québec se dote d'une politique tarifaire stable et prévisible".
Quant à la Régie de l'énergie, censée dépolitiser les fluctuations tarifaires, Mme Dionne-Marsolais estime qu'elle est handicapée par la loi 116, qui soustrait à son regard toute la division Hydro Production, génératrice d'importants profits. Déjà, en 2004, Mme Dionne-Marsolais réclamait l'abrogation de la loi 116, instituée par le PQ. Hier, elle a affirmé: "Quand nous reviendrons au pouvoir, nous allons l'abroger."
Plan stratégique d'Hydro-Québec
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