Le témoin-vedette de la commission Charbonneau, Lino Zambito, a affirmé que le Parti libéral du Québec (PLQ) a amassé plus de 600 000 $ comptant lors de deux événements auxquels l’ex-premier ministre du Québec Jean Charest a participé.
Mardi, en entrevue avec Benoît Dutrizac à la station de radio montréalaise 98,5 FM, M. Zambito a précisé que les deux événements avaient eu lieu au Sheraton Laval, en 2003 et en 2005. Il a également dit que les deux activités auraient été organisées par l’homme d’affaires Emmanuel Triassi.
En 2003, toujours selon M. Zambito, 20 hommes d’affaires auraient chacun payé 10 000 $ comptant pour participer au cocktail de financement du PLQ.
Deux ans plus tard, alors que M. Charest était désormais premier ministre du Québec, le PLQ aurait amassé, en argent comptant, plus de 400 000 $, a affirmé l’ancien entrepreneur.
En avril 2014, plusieurs médias, dont le «Journal de Montréal», ont révélé, grâce à des documents rendus publics par un juge, que l’homme d’affaires Marc Bibeau avait amassé quelque 428 000 $ en une journée pour le compte du PLQ. L’Unité permanente anticorruption (UPAC) s’était d’ailleurs intéressée au dossier et des policiers avaient confirmé cette information sous serment. L’avocat de M. Bibeau, Jean-Philippe Groleau, avait toutefois nié ces allégations.
Tout porte à croire que M. Zambito a fait référence à cet événement lors de son entrevue au 98,5 FM.
Dans la voiture de Charest
Selon M. Zambito, les quelque 400 000 $ amassés lors de cette soirée de 2005 ont pris le chemin de la voiture de service du premier ministre.
«L’argent a été transporté par des gardes de sécurité [d’une firme privée]. Il a été [transporté dans] la voiture de fonction de M. Charest», a précisé M. Zambito lors de son entrevue.
Selon ce dernier, des gardes du corps de M. Charest, fournis par la Sûreté du Québec, auraient été témoins de cette magouille alléguée.
M. Zambito soutient que tout ce qu’il avance a été confirmé par plusieurs témoins, qui ont signé des déclarations sous serment. Ces documents auraient été transmis à l’UPAC.
Rappelons que M. Zambito avait plaidé coupable, en 2015, à diverses accusations de fraude relativement à du favoritisme dans l'octroi de contrats publics à Boisbriand.
Par ailleurs, le 98,5 FM a retiré l’entrevue de son site web quelques heures après sa diffusion mardi après-midi. Le vice-président de l’information au 98,5 FM, Michel Lorrain, a refusé de commenter cette décision.
La CAQ demande qu’on fasse la lumière
Le député de la Coalition avenir Québec Éric Caire a demandé la tenue d’une enquête par le Directeur général des élections (DGEQ) et la mise sur pied d’une commission parlementaire pour mettre au clair cette situation.
S’il a dit croire M. Zambito, M. Caire a également affirmé que la justice se doit de reposer sur des faits, et non pas sur «un acte de foi».
«Que sont devenus [aujourd’hui] ces 400 000 $-là? C’est une question très légitime et ça concerne certainement le gouvernement actuel», a expliqué M. Caire.
«Si cet argent a effectivement été collecté de façon illégale par le Parti libéral [...], je pense que Philippe Couillard doit s’assurer que ces sommes-là soient remboursées au DGEQ», a-t-il ajouté.
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