Rien ne va plus en France, un pays gouverné par une équipe qui rappelle étrangement celle qui préside aux destinées du Canada. En effet, le président Emmanuel Macron s'entend bien avec notre premier ministre et tous deux sont des adeptes du Forum économique de Davos. Justin Trudeau qui s'était rendu à Davos, en Suisse, en début d'année, promettait d'y faire des contacts pour le plus grand bénéfice de la classe moyenne.
Mais, dans les faits, notre premier ministre s'y était rendu afin de prendre note des desiderata d'une hyperclasse financière qui utilise des institutions telles que l'ONU pour faire pression sur les gouvernements afin que les taxes à la consommation et sur les carburants se multiplient au nom de la protection de l'environnement.
Les Albertains ont déjà goûté à cette médecine et la colère était grande lorsque Justin Trudeau s'est rendu à Calgary, la semaine dernière afin de tenter de calmer le jeu. Tous ces bons mots ont mis le feu aux poudres d'une foule de citoyens ordinaires qui ne s'étaient pas déplacés pour se faire servir un discours creux. Justin Trudeau a été copieusement hué par la foule.
Étrangler le petit peuple
C'est un scénario semblable qui secoue la France présentement, à cette différence que le gouvernement Macron a pris les devants pour ce qui est de réduire les pensions de vieillesse, de multiplier les impôts et d'imposer une taxe spéciale sur les produits pétroliers qui a démultiplié les prix de l'essence à la pompe.
Le petit peuple de France, déjà étranglé par les coûts exorbitants de l'immobilier et la multitude de tracasseries administratives imposées par les oligarques derrière le président, n'en peut plus et sa colère vient d'éclater sans plus de retenue.
Une vague de colère qui fait tache d'huile
Le « mouvement des gilets jaunes », lequel fait référence aux gilets de haute visibilité portés par les manifestants, a pris son envol au début du mois d'octobre dernier et s'est étendu à toute la France, avec des débordements particulièrement violents qui ont frappé Paris le week-end dernier. Une vague de manifestants arborant des gilets jaunes s'est déversée sur les Champs-Élysées, samedi, forçant les forces antiémeutes à utiliser des gaz lacrymogènes et des canons à eau afin de disperser une foule évaluée à plus de 5 000 personnes par le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.
Un mouvement qui a des précédents dans l'histoire
Michel Pigenet, professeur à l'Université Panthéon-Sorbonne, à Paris, compare tout ce mouvement spontané de colère populaire à toute une série de soulèvements contre « la vie chère » qui ont ébranlé la France durant les siècles derniers. Le professeur Pigenet, sur une vidéo mise en ligne par le Huffington Post France, nous rappelle qu'au XIXe siècle tous ces débordements de foules avaient pour fonction de faire pression sur les autorités afin qu'elles imposent des prix plafonds, une façon de contrer la spéculation sur les biens de première nécessité.
Un vent de révolte qui contamine la sphère politique
Wikipédia nous explique que « cette mobilisation trouve son origine dans la diffusion sur les réseaux sociaux d'appels de citoyens à manifester. Présentée par les médias comme spontanée et apolitique, elle [la révolte des gilets jaunes] s'organise autour d'une première manifestation nationale le 17 novembre 2018 ».
Condamnée par l'ensemble du gouvernement Macron, cette révolte spontanée suscite, néanmoins, un soutien qui prend de l'ampleur au sein des partis d'opposition. Ainsi, le député Gilbert Collard, membre du Rassemblement national, la formation de Marine Le Pen, a été victime de censure sur la chaîne privée BFM TV alors qu'il faisait remarquer aux journalistes leur absence d'objectivité pour ce qui est de la couverture médiatique du mouvement des gilets jaunes.
Outre M. Collard, des intellectuels, des écrivains, des sénateurs et même des policiers ont pris la défense des « gilets jaunes » et le gouvernement devrait, tôt ou tard, mettre sur pied une délégation afin de négocier une trêve avec un mouvement spontané qui menace de paralyser la France au grand complet.