Acheteur potentiel de la raffinerie de Shell

Le patron de Delek bien implanté à Montréal

Yitzhak Tshuva contrôle El-Ad, propriétaire du Village olympique et de Westmount Square

DELEK - SHELL


François Desjardins - La société américaine Delek, qui veut acheter la raffinerie de Shell à Montréal-Est, n'est pas sans lien avec la métropole. Méconnue du grand public, elle fait partie d'un holding isréalien dont le grand patron possède le groupe immobilier El-Ad, propriétaire du Village olympique et de Westmount Square.
Depuis que le nom de Delek US a fait surface comme acheteur potentiel de la raffinerie, les médias se sont limités à décrire la compagnie comme étant la division américaine du groupe Delek. Celui-ci est un investisseur basé à Tel-Aviv et est dirigé par l'homme d'affaires Yitzhak Tshuva.
Or le grand public ignore probablement que M. Tshuva contrôle aussi El-Ad, une société qui exploite un important portefeuille immobilier. Dans la dernière édition du classement Forbes des gens les plus riches au monde, M. Tshuva se place au 463e rang grâce à une fortune personnelle de 2,1 milliards $US. Dans son pays, il se classe sixième.
Le joyau d'El-Ad est The Plaza, le très chic hôtel-résidence new-yorkais, acheté pour 675 millions $US en 2004, puis rénové au coût de 450 millions quelques années plus tard.
À la lecture du site Internet d'El-Ad, on note que le portefeuille montréalais comprend les deux énormes tours à condos du 1200, Maisonneuve Ouest, dans le centre-ville de Montréal, les Résidences Tournesol dans le nord de la ville et les Jardins intérieurs à Greenfield Park.
Ce n'est pas tout. Une autre société, Delek Global Real Estate, contrôlée à un peu plus de 50 % par M. Tshuva, possède pour sa part la tour Bell, au 700, rue de la Gauchetière (qui abrite notamment la Banque Nationale), la Place Elgin, qui est une tour d'appartements sur l'avenue Docteur-Penfield, et le Carrefour Trois-Rivières.
Selon le dernier rôle foncier de Montréal, les autorités municipales évaluent le 700, de la Gauchetière à 170 millions. Lors de l'acquisition en 2002, les médias avaient évoqué un prix de 202 millions.
En 2004, le journal Les Affaires avait recensé toute une série de transactions immobilières en sol canadien bouclées par des acheteurs israéliens. Il citait notamment le Canadian Jewish News, selon lequel seulement de 1998 à 2002, les investisseurs israéliens ont fait des placements de 4 milliards. C'était à l'époque du faible dollar, qui rendait les occasions d'achat très intéressantes aux yeux des étrangers. Le quotidien israélien Haaretz a écrit le 16 juillet que M. Tshuva a récemment décidé de prendre 15 % d'El-Ad Canada et de l'inscrire en Bourse à Tel-Aviv.
Les discussions reprennent
Delek US, qui exploite une raffinerie au Texas, a soumis deux offres écrites pour la raffinerie de Shell, mais les pourparlers ont échoué après qu'une troisième offre, verbale, eut été avancée. Shell veut transformer la raffinerie en terminal de carburants, estimant que les installations sont trop vieilles et pas suffisamment compétitives.
La raffinerie compte plus de 500 travailleurs, et sa fermeture signifie qu'il ne resterait à Montréal qu'un seul complexe de raffinage, celui de Suncor (Petro-Canada).
Cependant, quelques jours après que sa direction eut été interrogée par le Comité de l'industrie à Ottawa, Shell a indiqué vendredi qu'elle avait demandé à Delek de revenir à la table de négociation, ce que Delek a accepté de faire. Idéalement, Delek voudrait non seulement la raffinerie, mais le réseau de stations-service de Shell au Québec.
Delek est en pleine offensive. Le mois dernier, elle a acheté près de 420 stations de BP en France, les ajoutant à ses 870 stations Texaco en Belgique et aux Pays-Bas. Elle exploite aussi des stations MAPCO dans le sud des États-Unis.


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