Depuis plusieurs mois, la Caisse de dépôt et placement du Québec résiste aux pressions pour qu'elle dévoile avant l'échéance l'ampleur des pertes subies à la suite de l'implosion des marchés et du feuilleton des papiers commerciaux adossés à des actifs (PCAA). Nous avons soutenu la Caisse à ce sujet, estimant comme ses dirigeants qu'il ne serait pas dans l'intérêt des déposants, donc des Québécois, que l'institution publie ses résultats plus d'une fois l'an.
Cela dit, si la Caisse doit continuer de ne faire rapport qu'annuellement, il est impératif qu'elle le fasse de la façon complète. Il ne s'agit pas de produire le document le plus épais ou le plus élégant; il s'agit d'être totalement transparent. Cela s'impose d'autant plus cette année alors que, selon toutes les données disponibles, le rendement a été catastrophique.
(Serge Chapleau, La Presse, 10 février 2009)
Quand elle publiera son rapport annuel, à la fin du mois, la Caisse de dépôt (CDPQ) devra expliquer aux Québécois ce qui s'est passé; expliquer pourquoi non seulement elle n'a pas su limiter l'impact de l'effondrement des marchés sur les avoirs de ses déposants, mais au contraire, par sa «gestion active», elle a aggravé la situation. La Presse a en effet révélé la semaine dernière que les actifs de la Caisse ont fondu de 26% alors que les caisses de retraite auxquelles elle choisit elle-même de se comparer ont perdu 18,5%.
Parmi les questions auxquelles le rapport annuel devra répondre:
- Comment et pourquoi la Caisse a-t-elle choisi d'investir près de 13 milliards dans le PCAA? S'agit-il d'une mauvaise interprétation de son mandat, qui est de rechercher le «rendement optimal» ? À quel niveau cette décision a-t-elle été prise? Ceux qui l'ont prise comprenaient-ils bien les produits qu'ils achetaient? Les réponses qu'a fournies la direction depuis 2007 sont loin d'être suffisantes.
- Il semble qu'une partie substantielle des pertes soient dues aux opérations visant à protéger les avoirs contre les mouvements des devises; comment les spécialistes de la Caisse ont-ils pu se tromper à ce point?
- Quelles leçons ont été tirées de cette année maudite? Des sanctions ont-elles été imposées aux responsables? Des mesures ont-elles été prises pour éviter que des erreurs de cette ampleur ne se reproduisent?
Le gouvernement Charest porte une part de responsabilité pour ce fiasco. C'est lui qui nomme - ou ne nomme pas! - les membres du conseil d'administration. C'est lui qui est intervenu dans le choix du successeur de Henri-Paul Rousseau. La ministre des Finances doit s'assurer que la Caisse fasse un bilan détaillé de la situation. Si les patrons de l'institution résistent, la Loi sur la Caisse de dépôt lui permet d'exiger d'eux plus d'information.
Contrairement à son habitude, la Caisse doit cette fois-ci éviter de se cacher derrière les intérêts de ses déposants pour en dire le moins possible. Seule une franchise totale lui permettra de regagner l'estime de la population et ainsi de résister aux fantasmes des politiciens qui rêvent d'imposer à la Caisse des pratiques d'investissement répondant à des objectifs politiques plutôt que financiers.
apratte@lapresse.ca
Le mea-culpa de la Caisse
L'affaire de la CDPQ — le scandale
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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