«Vous aurez à vous nourrir, à bûcher, à défricher». L’air grave de Louis Champagne ne laisse planer aucun malentendu : les participants du Lot du diable vont souffrir et suer pendant leur aventure de 10 semaines, sans eau courante, sans électricité. Et nous, téléspectateurs chanceux, allons les supporter moralement du confort de nos salons... et, avouons-le, nous amuser de leurs péripéties réellement dignes du début du 20e siècle.
La chaîne Historia vous convie dès demain, le jeudi 19 janvier, à 21h, à découvrir la première téléréalité de son histoire, justement à saveur historique… et extrême. Très extrême. Comme les colons qui ont débroussaillé l’Abitibi après la Grande Crise de 1929, les courageux (ses) du Lot du diable doivent jouer de la scie, de la hache et de l’allumette, pour survivre dans ces conditions rustiques et limitées et, accessoirement, remporter le grand prix de 100 000$, qui sera octroyé à un seul d’entre eux. Partir de rien pour construire une base de village qui sera habitable et à peu près confortable, été comme hiver, voilà leur mission.
Sous le regard sévère, presque suspicieux, mais aussi parfois taquin, de Louis Champagne, alias «l’inspecteur de la colonie» - qui se prend drôlement au sérieux dans son rôle -, nos hommes et nos femmes de 22 à 67 ans, issus de tous les milieux, sont divisés en deux clans, deux «colonies», qui devront traverser diverses épreuves : se construire une habitation décente, creuser un puits d’eau potable, confectionner un radeau, bâtir un pont, ériger une chapelle, désoucher des arbres, monter une ligne téléphonique, draver, bûcher, poser des collets, pêcher et… simplement se nourrir avec «les moyens du bord». Comme s’ils étaient vraiment en 1930.
Ils font d’abord équipe pour éliminer le clan adverse, puis devront se mesurer les uns aux autres pour atteindre l’étape finale. Les groupes s’élargiront et rapetisseront au fil de la saison, au fur et à mesure que des «nouveaux arrivants» s’ajouteront et repartiront, mais on sait qu’ils sont au total 14 à se frotter à l’épopée.
Parfois, nos valeureux colons modernes feront face à des dilemmes déchirants : sacrifier une partie du grand prix final pour profiter d’une soirée de plaisirs contemporains? Devant le peu de nourriture accessible, prendre un ou deux repas par jour? Quels aliments et articles essentiels choisir au «magasin général»? C’est en regardant Le lot du diable qu’on réalisera combien il peut être précieux d’avoir dans nos maisons un simple rouleau de papier de toilette, même en cette ère d’abondance du 21e siècle! Des personnages (par exemple, un curé) viendront à l’occasion donner aux colonies des directives ou des précisions… ou leur mettre des bâtons dans les roues!
Non seulement intense pour ses protagonistes, Le lot du diable sera probablement un gros bonbon pour le public. Les images du réalisateur David Gauthier sont superbes et on embarque rapidement dans cette compétition qui ne vise absolument pas à créer des histoires d’amour, de la bisbille et du commérage. Oui, les hommes exhibent leurs biceps, mais c’est pour faire évoluer leur projet, pas pour séduire, et pas l’ombre d’un «rapprochement» n’a pointé pendant le tournage, ni après.
Le but du producteur Zone 3 et d’Historia, avec Le lot du diable, n’est pas de «montrer» ce qu’était la colonisation, mais bien la «faire vivre». Et c’est admirablement bien réussi.
L’heure passe rapidement dans ce décor qui n’est pas sans rappeler Les filles de Caleb, et on a hâte de connaître la suite du jeu.
Bien sûr, on rigolera de certaines expressions, et les candidats ont tous une forte personnalité, mais n’est-ce pas ce qui fait la beauté d’une téléréalité, quelle qu’elle soit? Vous vous demanderez peut-être ce que Martine, styliste de 40 ans, de Lorraine, qui se définit elle-même comme une «pitoune de Dynastie qui peur de se casser un ongle», est allée faire dans cette galère, mais la jolie dame se débrouille très bien. Julie, 30 ans, coiffeuse de Saint-Victor de Beauce, épatera ses comparses masculins avec ses aptitudes aux outils. L’un d’eux ne pourra s’empêcher d’échapper un «elle a de bons atouts pour nous… pour une fille».
Parmi les visages du Lot du diable se trouve également le frère de Rick et Lulu Hughes. Les concurrents exercent, dans la vie, des métiers aussi diversifiés qu’entrepreneur en électricité, propriétaire de gîte touristique, technicien ambulancier ou… homme des bois!
Deux productions majeures et coûteuses se distinguent de la programmation d’Historia cet hiver, Le lot du diable (budget de deux millions) et la série Jean Béliveau (budget de un million pour chacun des cinq épisodes). L’objectif de tels investissements de gros sous est simple : se démarquer. «Parfois, en rassemblant plus d’argent sur un projet au lieu d’en faire tout plein, c’a un impact important», a résumé Brigitte Vincent, vice-présidente programmation d’Historia, en précisant que cette décision était pleinement assumée, lors du visionnement de presse du Lot du diable. Histoire de maximiser les chances de succès de ce dernier fleuron, Le lot du diable sera également retransmis simultanément à Historia et Séries+, le jeudi à 21h. Des capsules inédites dévoilant quelques secrets de coulisses seront aussi disponibles sur le site d’Historia (http://www.historiatv.com/).
Quelques informations sur Le lot du diable
- Pourquoi le titre Le lot du diable? On le précise au début de la série. C’est parce que, dans la mise en scène, le site dont prennent possession les participants avait commencé à être défriché, mais a été abandonné, comme s’il était «damné». D’où le «diable» de l’appellation.
- Le tournage a eu lieu du 1er au 30 août dernier, dans la région de Lanaudière. Le terrain recherché pour Le lot du diable devait autoriser la coupe de bois, détenir une très grande superficie et être près d’un lac. Le consultant Billy Rioux avait déniché quelques emplacements qui ont été savamment étudiés avant que la production n’arrête son choix.
- Les cabanes qu’on voit à l’écran étaient déjà sur les lieux à l’origine, mais l’équipe a dû tracer des chemins pour arriver à faire circuler tout le matériel technique, faire monter des billots par la rivière, etc. Plusieurs types de caméras ont été nécessaires, de même que le concours d’une cinquantaine de techniciens.
- 2000 aspirants se sont inscrits lors de l’appel de candidatures pour être de l’expérience… et il avait clairement été précisé à quel point celle-ci s’annonçait souffrante!
- Il n’y a pas beaucoup de sacres dans les épisodes. Il y en aura certes quelques-uns – non censurés – lorsque la tension montera, mais pas à outrance, et la production n’a pas insisté pour en laisser beaucoup au montage.
- Aucun candidat n’a quitté l’aventure en cours de route, ni aucun membre de l’équipe technique, malgré l’ampleur du défi.
- Les artisans de l’émission vivaient sur une pourvoirie, non loin des camps des «colonies», à environ 5 kilomètres de distance, environ. L’utilisation de walkie-talkie a été nécessaire puisque les cellulaires ne fonctionnaient pas sur place.
- On craignait l’omniprésence de moustiques et de mouches noirs sur les lieux de tournage, mais ce fut moins pire qu’anticipé à cet égard. C’est surtout la pluie – pas si fréquente, mais qui est quand même tombée à quelques reprises – qui a parfois compliqué les opérations.
- Deux infirmières étaient présentes à temps plein pendant le tournage, pour veiller au bien-être de tous.
- Les participants étaient filmés environ 10 heures par jour.
- Nicolas Lemay, producteur au contenu du Lot du diable, a travaillé sur plusieurs autres téléréalités, dont Occupation double.
- Le lot du diable a requis un an de préparation avant le début du tournage. Généralement, en télévision québécoise, la pré-production dure environ trois mois.
- La maison de production Zone 3 projette déjà de vendre le concept original du Lot du diable à l’étranger.
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