Le haut fonctionnaire Pietro Perrino a comploté pour déguiser l’origine de l’entreprise BCIA de Luigi Coretti, selon le chef caquiste François Legault, qui demande à Philippe Couillard de le relever de ses fonctions.
Selon des courriels lus en Chambre et déposés à l’Assemblée nationale, M. Perrino, qui était responsable en 2010 du fonds d’investissement FIER-Boréal du Saguenay–Lac-Saint-Jean, a tenté de cacher à Investissement Québec la véritable provenance de l’entreprise de sécurité BCIA, propriété de Luigi Coretti et basée à Montréal, pour qu’elle profite d’une aide financière.
«J’ai mis la main sur des courriels ou M. Perrino écrit à M. Coretti. “Pourrais-tu me donner l’adresse, au Saguenay, de BCIA? Peut-être qu’on pourrait mettre l’adresse du cégep d’Alma.” Deux mois plus tard: “Luigi, ça ne marche pas. Investissement Québec attend après une adresse au Saguenay”», a lancé M. Legault, qui avait déjà mentionné l’existence de ces courriels en décembre 2016.
M. Perrino est secrétaire général associé à l’économie.
«Pietro Perrino a essayé de faire croire que l’adresse au Saguenay, c’était l’adresse du cégep d’Alma, parce qu’ils font de la formation de gardes de sécurité. Ce n’est pas sérieux. Quand le premier ministre va-t-il faire preuve d’un minimum de sens de l’éthique puis reconnaître que la seule raison pourquoi M. Perrino est là, c’est parce que c’est un organisateur libéral?» a lancé Legault.
Le premier ministre Couillard a rétorqué qu’il «n’était pas au courant de ces choses-là». «On va les regarder», a-t-il dit. Il a d’ailleurs critiqué la CAQ qui selon lui étale des «éléments de preuves d’opérations policières».
«Je vais encore une fois répéter qu’on va prendre en considération les éléments. Il s’agit de nouveaux faits, en tout cas pour moi, qu’il vient de déposer. Mais je pose encore la question: comment a-t-il obtenu ces informations-là?» a-t-il lancé.
L’ancien patron de BCIA Luigi Coretti affirmait par ailleurs dans les pages du Journal mercredi que M. Perrino est intervenu pour que le ministre de la Sécurité publique d’alors, Jacques Dupuis, use de son influence pour faire débloquer sa demande afin de pouvoir porter une arme à feu.
M. Coretti souhaite d’ailleurs en débattre avec le premier ministre lui-même. «J’ai un message pour M. Philippe Couillard. N’importe quand, s’il veut venir s’asseoir devant une caméra, avec moi et les autres personnes concernées, ça va me faire plaisir de tirer certaines choses au clair, dit-il. Lui, M. [Pietro] Perrino, tous ceux qui ont été impliqués avec BCIA», a-t-il dit dans une entrevue avec le Bureau d’enquête.
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