Parmi les divers bricoleurs d’idéologie à l’usage des minorités économiquement dominantes, on remarque une tendance marquée à privilégier le générationnisme comme arme idéologique destinée à produire de la division, voire des ruptures structurelles dans le tissu social.
Cette division générationnelle, dressant les enfants contre leurs parents, présentés en tant que génération comme des profiteurs, voire des voleurs, des individus ayant détourné à la fois les espoirs de changement et les ressources collectives à leur profit exclusif …, cela est d’un simplisme affligeant, mais aussi d’une redoutable efficacité dans une stratégie éprouvée : diviser pour régner !
De plus, pour les agents idéologiques d’une droite néolibérale qui n’est autre que le véhicule politique du capital financier, cette division générationnelle a aussi un objectif majeur, celui de briser l’unité syndicale, en présentant le syndicalisme comme un instrument des vieux travailleurs contre les plus jeunes. Au nom d’une “liberté” à l’usage exclusif d’un capital sans foi ni loi, on suggère à la jeunesse que le saccage du syndicalisme serait une opération salutaire et libératrice.
Comme on peut le constater, le générationnisme est une arme simpliste, mais efficace, dans la confusion politique et morale qui affecte notre société. Tout comme le sexisme et le racisme, cet armement idéologique doit être désarmorcé et éradiqué, s’il l’on croit qu’il est encore possible de vivre en société et d’oeuvrer pour le bien commun.
Voilà ce que les jeunes-vieux du PQ devraient méditer !
Yves Claudé – sociologue
ycsocio[arobas]yahoo.ca
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2 commentaires
Yves Claudé Répondre
14 juin 2011@ Monsieur François Morin,
Merci de prolonger ma réflexion…
Je crois aussi que si l’offensive néolibérale réussit à affaiblir d’une manière importante l’organisation collective des travailleurs, ce serait aussi le mouvement social populaire et communautaire qui serait en grande situation de vulnérabilité.
Il est clair que le contrôle des appareils médiatiques permet aux dominants de diffuser massivement leur propagande nous incitant à collaborer avec enthousiasme à notre propre exploitation et domination. Mais nous restons libres de résister et de créer un rapport de force, à condition de déconstruire la propagande et de nous organiser … l’organisation étant le plus grand défi !
Ne perdons pas de vue le fait que les promoteurs de la “liberté” sans limites … du capital, seront les premiers à fabriquer des justifications pour un totalitarisme de survie au profit des dominants, voire à bricoler un nouveau fascisme de dimension mondialisée pour permettre aux milliardaires de survivre à un effondrement financier planétaire. Il faut donc être vigilant face à des germes préfascistes dans la propagande qui nous est servie.
Yves Claudé
Archives de Vigile Répondre
14 juin 2011Vous n'allez pas assez loin M. Claudé, le générationnisme sert à démanteler tout le filet de sécurité sociale: le système de santé public et le régime de pensions publiques sont dans la mire de la droite ultra-idéologique depuis longtemps. Même aux États-Unis, où le syndicalisme est déjà pour ainsi dire vaincu, le Medicare et Social Security résistent encore. Pour combien de temps?