En politique, il y a malheureusement peu de place pour la nuance et l'élégance. On ne s'étonne donc pas d'entendre Jean Charest et Mario Dumont mettre sur le dos de Pauline Marois tous les problèmes qui persistent dans les réseaux de la santé et de l'éducation. Ces accusations n'en sont pas moins caricaturales et injustes.
«Les mises à la retraite dans le domaine de la santé, c'est Pauline Marois. La fermeture dans les facultés de médecine et de sciences infirmières, c'est Pauline Marois», a soutenu le premier ministre. Pourtant, on ne peut blâmer Mme Marois pour les retraites anticipées des médecins et des infirmières; elle était à l'époque ministre de l'Éducation, pas de la Santé.
De plus, il faut se souvenir que si ce catastrophique programme de départs volontaires fut si largement offert, c'est à la demande expresse des associations de médecins et d'infirmières. Les médecins, notamment, préféraient de loin les mises à la retraite à la baisse de leurs honoraires.
À l'Éducation, Mme Marois présida bel et bien à une réduction des admissions en sciences infirmières et au maintien de contingentements particulièrement bas en médecine. Toutefois, il faut tenir compte du contexte. La diminution des admissions en médecine avait été amorcée par le gouvernement précédent. Un gouvernement libéral!
Au début des années 90, au Québec comme ailleurs au Canada, on s'inquiétait non de la pénurie, mais du surplus de médecins. Les gouvernements provinciaux réagirent tous de la même manière: en diminuant le nombre d'étudiants. Quant aux infirmières, c'est leur corporation professionnelle qui, prévoyant «un surplus unique dans son ampleur», suggéra à Mme Marois en 1996 d'imposer un moratoire sur la formation collégiale.
Le chef de l'ADQ, Mario Dumont, a déclaré la semaine dernière que «tous les problèmes de la réforme scolaire sont entièrement l'oeuvre de Mme Marois». C'est un peu gros. Mme Marois a en effet lancé ladite réforme. Elle ne l'a pas sortie d'un chapeau, mais des États généraux de l'éducation. Sa proposition fut d'ailleurs partout bien accueillie: il s'agissait de renforcer l'enseignement des matières de base. C'est ensuite que la chose a dérapé, aux mains des pédagogues du ministère de l'Éducation. Mme Marois n'a pas su maîtriser leurs élans socioconstructivistes, c'est vrai. Mais les libéraux Pierre Reid et Jean-Marc Fournier n'ont pas fait mieux.
Contrairement aux assertions de MM. Charest et Dumont, dans chaque portefeuille dont elle a eu la charge, la nouvelle chef péquiste a laissé le souvenir d'une ministre dévouée, consciencieuse et consensuelle. Plutôt que de s'en prendre aussi abusivement à son bilan, libéraux et adéquistes devraient parler du présent et de l'avenir. Surtout qu'en ce qui a trait à la gestion des affaires publiques, le PLQ n'a de leçons à donner à personne. L'ADQ encore moins, elle dont le programme en matière d'éducation et de santé reste aussi squelettique que simpliste.
Le dos large
Climat politique au Québec
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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