Paul St-Pierre Plamondon (PSPP) n’est pas connu du grand public. Mais dans les élites, on le considère comme une figure montante de la jeune génération.

Récemment, il fondait le mouvement des Orphelins politiques qui entendait rassembler les citoyens ne se retrouvant dans aucun des partis à Québec.

Son rêve? Faire de la politique avec un programme de centre-gauche non nationaliste.

Dénaturation

Il ne savait toutefois pas quel véhicule emprunter pour devenir premier ministre.

PKP parti, une place s’est libérée, PSPP s’est précipité. C’est la rencontre d’une occasion et d’une ambition.

Mercredi, à la surprise générale, on apprenait qu’il serait candidat à la chefferie du PQ.

Mais PSPP n’a pas la réputation d’être souverainiste.

Comment arrimer sa vision à celle du PQ? On se doutait bien qu’il n’arrivait pas au PQ comme un converti, mais comme un allié.

Son arrivée était positivement perçue: elle laissait croire que le PQ pouvait encore rassembler au-delà de sa base.

Toutefois, sa déclaration de candidature, hier, était plus que surprenante.

PSPP n’arrive pas au PQ en se ralliant à la souveraineté, mais lui demande pratiquement d’abandonner son option.

Il ne repousse pas seulement le référendum: il renonce à toute initiative pour l’indépendance.

PSPP arrive aussi au PQ en diabolisant la récente Charte des valeurs. Il ne se contente pas d’être contre. Il invite le PQ à se repentir, comme s’il avait péché.

OPA

En gros, PSPP semble moins vouloir transformer le PQ que le dénaturer.

Ce n’est pas un ralliement. C’est une tentative d’OPA (offre publique d'achat).

Pour lui, le PQ semble être un simple véhicule politique sans raison d’être qu’il veut soumettre à ses ambitions.

Mais on ne s’invite pas dans une maison pour la jeter par terre. Le greffe pourrait échouer.

À moins que PSPP ne souhaite se faire rejeter pour fonder ensuite son propre parti?

Il devra prouver qu’il est de bonne foi.