Les temps sont durs pour le Christ. En cette fin d’été où l’on brûle des églises et où l’on massacre des chrétiens en Égypte, où au même moment se poursuit en France la destruction scandaleuse des églises de campagne, l’image même de Jésus est peu à peu reléguée dans les interdits.
La mésaventure que vient de subir le micro-État d’Andorre est, à ce titre, significative. Il faut savoir que, bien que non-membre de l’Union, Andorre utilisait de facto la monnaie unique depuis la fin de la peseta et du franc. Après un accord signé en 2011, l’euro est devenu la monnaie officielle du pays, qui décida alors de lui donner une identité locale, comme ailleurs. C’est là que ça allait se corser pour nos voisins.
Alors que les dessins des euros d’Andorre pour 2014 avaient été sélectionnés après une compétition nationale, l’UE vient de demander à la Principauté de revoir sa copie ! Motif invoqué ? Les malotrus avaient choisi une double illustration : le campanile de l’église Santa Coloma et le visage du Christ pantocrator tiré de la fresque qui orne l’église Sant Marti de la Cortinada. Sacrilège, si l’on ose dire, pour les technocrates bruxellois, d’ordinaire beaucoup moins sourcilleux quand il s’agit d’autres croyances…
Est-ce néanmoins une surprise, quand on se souvient que les « racines chrétiennes de l’Europe », pourtant une évidence historique, n’ont pas eu droit de cité il y a quelques années ? Alors imaginez que pour ces élites (non élues), diffuser le visage de Jésus à des milliers d’exemplaires revenait quasiment à une provocation ! C’est vrai que le Christ n’était pas forcément l’allié des banquiers et autres collabos de l’ordre du Saint-Pognon.
Habilement, se protégeant derrière l’argument bien pratique (uniquement dans ce cas) de la « laïcité », l’Union européenne a donc suggéré au ministère des Finances andorran « de reconsidérer le projet pour ne pas rompre le principe de neutralité en matière de croyance religieuse » ! Lol, dirait l’autre.
Andorre, curieuse survivance médiévale codirigée, rappelons-le, par la France et l’Espagne, a (évidemment) immédiatement obéi : le visage du Christ a été effacé.
La Slovaquie avait récemment essuyé les mêmes tracas lorsqu’elle avait voulu faire figurer l’image des saints Cyrille et Méthode avec leur croix sur les pièces de deux euros. Les Slovaques, à force d’insister, finirent par obtenir gain de cause, enfin presque : il aura quand même fallu supprimer les auréoles de la tête des personnages…
Faire table rase de notre identité, de notre culture, effacer autoritairement le moindre symbole de notre long passé. L’UE sert, semble-t-il, d’obscurs intérêts. Tout sauf européens.
Le Christ, persona non grata dans l’Union européenne !
Jaris Karl
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