Si Jean Lesage revenait à la vie, il serait horrifié. Philippe Couillard bafoue son héritage. Le parti qui conjuguait si bien le progressisme aux aspirations nationales élémentaires des Québécois s’est transformé dans le contraire de lui-même.

Vous souvenez-vous du Philippe Couillard nouvellement chef du PLQ qui invoquait la figure tutélaire de Jean Lesage et qui affirmait vouloir tendre la main à l’opposition?

Pourtant, si Lesage se pointait aujourd’hui, Couillard l’insulterait. Le slogan «Maître chez nous»? Couillard le vomirait.

Raciste, Lesage, aux yeux de Couillard: car Lesage a fait voter les timides premières lois linguistiques.

Séparatiste aussi, Lesage, aux yeux de Couillard: car Lesage a ouvert des délégations du Québec (quasiment des ambassades) en France et ailleurs.

Légitimité boiteuse

Notre bon docteur Couillard doit le pouvoir au vote monolithique de communautés qui ne s’identifient pas au Québec. À peine un francophone sur cinq soutient le PLQ.

Garder les minorités malheureuses et étrangères au sein du Québec pour en garder le monopole électoral, puis compter sur la division des «pure-laines» pour garder le pouvoir malgré tout, voilà la stratégie du très peu digne successeur de Jean Lesage.

Oui, Lesage aurait honte de ce parti noyauté par la pègre et qui, néanmoins, se permet de donner des leçons de morales aux autres!

L’esprit de Taschereau

Si Jean Lesage assistait aux actuels débats de l’Assemblée, il se réjouirait au moins de voir que l’opposition est en forme et généralement de bonne foi. Il trouverait des qualités à la CAQ, au PQ et même aux «tourneux de dos» de QS! Cette opposition ne fait pas que s’opposer par principe, elle suggère souvent de bonnes idées!

Comment expliquer le mépris sidéral de Couillard et des siens pour cette opposi­tion qui fait si dignement son travail? Ignorance? Petitesse?

C’est bien beau d’arborer une épinglette à l’effigie du fleurdelisé au revers de son veston; encore faudrait-il s’en montrer digne!