Le Canada est-fait-il les frais des tensions entre la Chine et les États-Unis? Alors que Toronto a arrêté, à la demande de Washington, la directrice financière de Huawei, plusieurs de ses citoyens ont eux-mêmes été arrêtés et l'Ambassadeur du Canada à Pékin a été limogé. Mathieu Arès, chercheur sur la mondialisation à Montréal, fait le point.
Le Canada fait-il les frais de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine?
Le 1er décembre 2018, Toronto a arrêté, à la demande du ministère américain de la Justice, Meng Wanzhou, directrice financière du géant des télécommunications Huawei Technologies, la plus grande société privée de Chine.
Fin janvier, le gouvernement américain a formulé ses accusations contre elle. Contournement des sanctions contre l'Iran, entrave à la justice, vol de propriété intellectuelle… en tout, 13 chefs d'accusation sont portés contre Huawei ou sa directrice financière, que Pékin rejette en bloc.
Entre-temps, le Canada s'est retrouvé pris dans la lutte entre son voisin et la Chine. Le 26 janvier, l'ambassadeur du Canada en Chine, John McCallum, a été limogé par le Premier ministre Justin Trudeau. La Chine a déjà arrêté des citoyens canadiens et a condamné à mort un Canadien accusé de trafic de drogue à la suite d'un nouveau passage devant la justice chinoise.
Mathieu Arès nous révèle le dessous des cartes de ces tensions et ces passes d'armes entre le Canada, la Chine et les États-Unis. Il est professeur à l'école de politique appliquée de l'Université de Sherbrooke à Montréal et chercheur au Centre d'études sur l'intégration et la mondialisation de l'Université de Québec à Montréal.