Répliquant au premier ministre Legault et aux députés des autres partis à Québec, la mairesse Valérie Plante et le chef de l’opposition à l’Hôtel de Ville de Montréal, Lionel Perez, affirment n’avoir jamais demandé que la métropole soit exemptée de l’application de la loi sur la laïcité.
« Je ne sais pas d’où ça sort. J’avoue qu’hier, j’étais un peu troublée de voir tous les partis, dont la CAQ, mais également les oppositions dire qu’il n’y aura pas de “clause Montréal”. Je n’ai jamais demandé ça. Je trouve ça un peu ordinaire parce que c’est un débat qui s’enflamme rapidement », a indiqué la mairesse lors d’une mêlée de presse mercredi.
Mardi, au lendemain de la déclaration contre le projet de loi 21 adoptée à l’unanimité par le conseil municipal de Montréal, le premier ministre François Legault de même que les partis d’opposition à l’Assemblée nationale ont rejeté l’idée d’accorder un statut particulier à Montréal pour lui permettre de se soustraire à l’application de la loi.
Valérie Plante reproche aux élus provinciaux de ne pas avoir pris le temps de vérifier ce qu’elle avait réellement dit. Elle assure d’ailleurs que Montréal se conformera à la loi. « J’ai toujours dit que j’allais aller à la commission parlementaire pour faire valoir les réalités de Montréal, mais je n’ai jamais dit que j’allais demander une clause Montréal. Pour moi, cette loi doit s’appliquer partout à travers le Québec. Mais je souhaite que ce qui se passe à Montréal serve à bonifier le projet de loi. »
De son côté, Lionel Perez a publié un texte pour « corriger le tir sur le fameux “chapitre Montréal” ». «À aucun moment lors de notre point de presse ni moi ni la mairesse n’avons évoqué l’idée que Montréal obtienne d’emblée une exemption du projet de loi 21 », a-t-il indiqué. « Nous avons manifesté notre opposition au projet de loi, qui est contraire à nos valeurs et menaçant pour la cohésion sociale de Montréal. »
Le chef d’Ensemble Montréal a rappelé que, lors du dépôt du projet de loi 21, il avait demandé au gouvernement d’inclure un « chapitre Montréal » en vertu de l’entente Réflexe Montréal, signée par Montréal et le gouvernement en décembre 2016. « En d’autres mots, le gouvernement du Québec s’est engagé à tenir compte des spécificités de la Ville de Montréal relativement à son statut particulier de métropole lorsqu’il élabore des politiques ou rédige des lois », précise Lionel Perez. « Cela n’a pas été fait pour le projet de loi 21. Le gouvernement n’a pas effectué cette analyse d’impacts et n’a pas consulté la Ville de Montréal avant son dépôt. »
En refusant le « chapitre Montréal », le gouvernement ne respecte pas ses obligations légales, affirme l’élu : « Il est en train de se faire hors-la-loi, tout en accusant Montréal de l’être. »