La vraie Pauline Marois

Cette affaire met tout de même en évidence un côté intriguant de la personnalité du chef du Parti québécois, élue hier députée de Charlevoix.

Le vrai Pratte - des allégations aux insinuations...




Dans un reportage publié samedi, le quotidien The Gazette fait des allégations au sujet des moyens qu'auraient employés le mari de Pauline Marois, Claude Blanchet, pour acquérir le terrain de 41 acres sur lequel le couple a construit sa demeure principale, à l'Île-Bizard.

En telle matière, il faut se garder de sauter des allégations aux accusations. M. Blanchet et Mme Marois oeuvrent depuis de nombreuses années au service de leurs concitoyens et jamais leur probité n'a été remise en cause. Jusqu'à preuve du contraire, il n'y a pas plus de raison de le faire aujourd'hui que la semaine dernière.
Cette affaire met tout de même en évidence un côté intriguant de la personnalité du chef du Parti québécois, élue hier députée de Charlevoix. Femme de gauche qui a passé presque toute sa carrière dans des fonctions à caractère social, Pauline Marois souffre de l'étiquette de «grande bourgeoise» qu'on lui a accolée et cherche depuis longtemps à s'en défaire. C'est pour cette raison qu'elle a toujours refusé de recevoir des journalistes à «La Closerie», le domaine du couple. Pourquoi? lui a demandé le printemps dernier notre collègue Katia Gagnon. «Parce que c'est une grosse maison et que je vais encore me faire écoeurer», lui a répondu Mme Marois.
Cette attitude est parfaitement défendable; les élus ne sont pas tenus d'ouvrir les portes de leur demeure aux médias ou au public. Étrangement, le chef du Parti québécois a elle-même contrevenu à ce principe en invitant les reporters à filmer son modeste chalet de Charlevoix. L'air de dire: «Vous voyez comme je suis une femme simple!» Cette démonstration serait évidemment moins convaincante si elle faisait visiter sa demeure de 3 millions... Il y a quelque chose qui manque de transparence dans cette tactique de faiseurs d'image, quelque chose qui n'est pas conforme à la haute opinion que les Québécois se sont faite de Pauline Marois. (Soulignons en passant que la réplique du Parti québécois aux allégations de The Gazette n'est pas non plus très limpide.).
Il n'y a pas qu'en matière d'apparences que Mme Marois projette l'ambiguïté. C'est aussi le cas au plan des idées. On a dit la semaine dernière que la socialiste française, Ségolène Royal, avait gaffé au sortir d'une rencontre avec le leader péquiste. Elle avait alors annoncé qu'«il n'y aura pas de référendum sur l'indépendance du Québec, Pauline Marois me l'a dit». Peut-on vraiment blâmer Mme Royal d'avoir mal compris ce qui lui expliquait son interlocutrice? Ce n'est pas très clair non plus pour bien des Québécois. Sans exclure la tenue d'un référendum au cours d'un premier mandat de gouvernement, Mme Marois croit qu'une telle consultation pourrait n'avoir lieu que dans 10 ans ou plus! Cela venant d'une politicienne qui, il y a trois ans à peine, soutenait qu'un gouvernement du PQ devrait dès son arrivée au pouvoir créer un «ministère de l'Accession à la souveraineté» et faire «chaque jour les gestes de souveraineté nécessaires pour construire les assises de notre pays».
Mme Marois a raison de vouloir sortir son parti de l'«obsession référendaire». Elle a évidemment besoin de temps pour amener les militants aux mêmes conclusions qu'elle, et pendant cette période de transition, il peut être sans doute nécessaire de cultiver le clair-oscur. D'ici aux prochaines élections toutefois, elle devra clarifier sa pensée. Et révéler aux Québécois, en cette matière comme en d'autres, qui est la vraie Pauline Marois.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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