Course au leadership du PLQ

La trinité libérale

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«Des trois candidats, trouver la différence qui les unit est un travail périlleux.»

Ils sont trois : Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit. Ça fait du Dieu en masse pour ceux qui ont besoin de croire en quelque chose, par exemple que le Parti libéral peut se refaire une virginité sans une intervention chirurgicale majeure comme il s’en pratique dans certains pays du monde, pour refaire du neuf avec du vieux.
Les trois prétendants sont en piste. Chacun y va de ses plus belles pirouettes, un tour à gauche, un tour à droite, et tout le monde balance et tout le monde danse. Le rythme cependant est endiablé et il est évident que si vous manquez un pas, vous mettez votre avenir en péril. Pour le moment, ils se contentent d’être tout sourire, comme si leur ardoise céleste était blanche comme neige et qu’en fouillant sans relâche, les journalistes ne trouveraient rien de « questionnable » dans leur belle ascension vers les sommets politiques qu’ils désirent ardemment.
Des trois candidats, trouver la différence qui les unit est un travail périlleux.
Ils ont tous hésité avant de désavouer leur grand chef bien-aimé Jean Charest, disparu discrètement comme de la vapeur d’eau ou, mieux, comme l’odeur de l’encens qui l’entourait constamment. Puis, d’un pas assuré, ils se sont désignés successeurs éventuels. Le problème, c’est qu’il n’y en aura qu’un seul d’élu même si plusieurs se sentent appelés.

Empire
Les journaux, La Presse surtout, font mine d’appuyer d’égale façon les trois candidats. Même espace photos, pas de chicane, à peine quelques divergences d’opinions sur des sujets sans importance, la même solidarité entre les candidats même si tout le monde sait qu’ils ne peuvent pas se sentir. L’empire Desmarais a certainement déjà fait son choix, son jupon dépasse de temps en temps, mais jouer le jeu d’un véritable choix est essentiel pour justifier le choix final qui sera révélé au moment opportun. Dans la maison Desmarais, on FAIT les premiers ministres dont on a besoin. Et on les lâche quand ils ont fini de rendre service. C’est la règle. Faire ou défaire les premiers ministres, c’est leur jeu de poches préféré dans la famille.
Lequel des trois sera le prochain chef ? Couillard, avec ou sans barbichette ? À poil ou sans poil, il est sûr que le roi Philippe reste un candidat fascinant, avec son bagage universitaire, ses jobines à l’étranger sur lesquelles on détient peu d’information et son carnet d’adresses qui contient des noms surprenants pour l’homme intègre qu’il affirme avoir toujours été.
Moreau ? Plus libéral que libéral. Pour et contre, selon le moment où vous lui posez la question. Changeant, c’est le moins qu’on puisse dire de ce personnage suprêmement ambitieux qui s’est donné le mandat de redonner la parole aux membres ordinaires, à qui on avait scellé la bouche sur tous les sujets depuis si longtemps que certains ont perdu le don de la parole.
Choisira-t-on plutôt l’ex-ministre des Finances du gouvernement Charest, monsieur Bachand, celui qui a laissé les finances publiques se détériorer au-delà de l’acceptable sans tirer la sonnette d’alarme et sans jamais dénoncer les extravagances de la dette publique en mettant sa démission sur la table et son honneur dans la balance ? Pourquoi cet homme qui savait tout n’a-t-il rien dit ? A-t-on vraiment envie de lui donner la possibilité de continuer son oeuvre ? Pour lui, les chances sont minces. Le Saint-Esprit Bachand est déplumé. Il aura beau répéter le mot « économie » cent fois par jour, il ne convaincra personne que « lui, il connaît ça ».
Je n’ai aucune idée qui sera le prochain chef du PLQ. J’ignore même lequel de ces matamores j’encouragerais par mon vote. Je sais juste que la couverture médiatique se donne beaucoup de mal pour maintenir les trois candidats sous le feu des projecteurs et dans les pages des journaux Desmarais. C’est sûr que le choix est déjà fait et que le gagnant n’a pas été choisi au hasard. Il se verra confier un certain nombre de missions super importantes qui permettraient d’augmenter encore la richesse des riches et de donner aux plus riches de ce monde l’assurance qu’ils font oeuvre utile, oeuvre qui sera un jour reconnue à sa juste valeur.
Si vous trouvez la situation québécoise intéressante, regardez ce qu’on vous fabrique sous le nez au PLC. Trudeau, vous connaissez ?


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