Politique québécoise

La santé au Québec est malade

Merci à la vie!

Tribune libre

De toute évidence, les services de santé au Québec sont malades : vétusté des hôpitaux et leurs conséquences sur la sécurité des patients et du personnel soignant, pénurie de main d’oeuvre en soins hospitaliers au secteur public, bras de fer entre les associations de médecins et le gouvernement eu égard aux critères de performance, difficultés pour Santé Québec à s’implanter comme un atout dans le système de santé. En termes clairs, ça craque de partout!

Et pourtant, depuis des décennies, les réformes en santé se sont multipliées. Or force est d’admettre que les résultats positifs se font toujours attendre encore aujourd’hui et cela, nonobstant les signatures de conventions collectives entre le gouvernement et les syndicats d’infirmières et d’infirmiers. Dans ces conditions, faut-il se surprendre que les intervenants en santé migrent vers le secteur privé?

Ce tableau peu reluisant a un nom : réduction des dépenses face à un déficit croissant et de plus en plus inquiétant lié, entre autres, à des dépenses faramineuses dans certains dossiers tels l’échec du projet Northvolt, et le dépassement scandaleux des coûts engrangés dans le dossier SAAQclic. Dans cette foulée, il n’en fallait pas davantage pour assister sans coup férir au énième report de la reconstruction de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, un joyau sur la scène internationale médicale pour la qualité de ses soins.

Le système de santé incarne un rouage essentiel pour toute société qui a à coeur une saine condition physique et psychologique de sa population, à défaut de quoi l’État devra assumer son imputabilité dans le chaos qu’il a engendré, et, pour y parvenir, il est primordial que le ministère de la Santé rétablisse la connexion avec les principaux agents d’intervention, à savoir les patients et le personnel hospitalier. Les solutions au maintien de la santé d’un peuple ne se retrouvent pas dans un bureau en haut d’une tour...mais sur la scène des événements là où se joue la nécessaire complicité entre le patient et le médecin.

Merci à la vie!

J’ai toujours été surpris et ébloui par l’émergence d’un pissenlit à travers le bitume. Un spectacle époustouflant qui nous démontre toute la puissance de la vie. Dans cette foulée, ainsi en est-il du diagnostic de cancer que j’ai reçu en 2022 et qui me donnait une espérance de vie de 18 à 24 mois avec l’aide des traitements en immunothérapie.

Or aujourd’hui, quatre ans plus tard, la masse logée sur mon poumon droit ne régresse ni ne progresse, mon cancer est en dormance, et hormis mes toux occasionnelles qui obstruent mes voies respiratoires et diminuent considérablement ma résistance physique à l’effort, je profite d’une qualité de vie somme toute fort acceptable.

Merci à la vie pour ce précieux et inestimable cadeau!


Henri Marineau, Québec



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2 commentaires

  • François Champoux Répondre

    15 juin 2025

    15 juin 2025


    “La santé au Québec est malade”


    Malgré l’incongruité du titre de votre réflexion, je comprends très bien ce dont vous présumez : notre société qui doit prendre soin de ses citoyens pour assurer la vigueur de cette même société n’arrive plus à s’aimer suffisamment pour ce faire. Et pourtant, vous reconnaissez que votre propre santé se maintient probablement grâce aux soutiens médicaux du système de Santé du Québec.


    Nous n’échapperons personne à la fatalité de la vie; pas une flore, pas une faune n’a réussi à ce jour à percer le mystère de la vie et de la mort. Ce cycle semble éternel et nous faisons corps avec la Nature.


    Comme vous l’avez bien mentionné dans votre poème, il faut être présent à ce moment de vie afin d’y apporter notre brique à l’édification de ce qui est.


    Quand nous perdons la santé, il faut la rechercher, prendre le temps de se reposer, et si possible, laisser certains nous aider à la recouvrer : les médecins certes peuvent nous aider, mais soi-même d’abord, car souvent, il n’y a pas meilleur médecin que soi-même…. Et si la Nature doit en décider autrement, elle sera toujours la plus forte, la plus puissante à nous engloutir dans son mystère de la vie et de la mort. 


    Entre-temps, depuis notre naissance, nous vivons et nous devons aimer : aimer soi d’abord, aimer l’autre ensuite, aimer tout autre finalement. C’est l’amour qui éloigne la maladie et maintient la santé dont nous avons hérité… par chance.


  • François Champoux Répondre

    15 juin 2025

    15 juin 2025


    “La santé au Québec est malade”


    Malgré l’incongruité du titre de votre réflexion, je comprends très bien ce dont vous présumez : notre société qui doit prendre soin de ses citoyens pour assurer la vigueur de cette même société n’arrive plus à s’aimer suffisamment pour ce faire. Et pourtant, vous reconnaissez que votre propre santé se maintient probablement grâce aux soutiens médicaux du système de Santé du Québec.


    Nous n’échapperons personne à la fatalité de la vie; pas une flore, pas une faune n’a réussi à ce jour à percer le mystère de la vie et de la mort. Ce cycle semble éternel et nous faisons corps avec la Nature.


    Comme vous l’avez bien mentionné dans votre poème, il faut être présent à ce moment de vie afin d’y apporter notre brique à l’édification de ce qui est.


    Quand nous perdons la santé, il faut la rechercher, prendre le temps de se reposer, et si possible, laisser certains nous aider à la recouvrer : les médecins certes peuvent nous aider, mais soi-même d’abord, car souvent, il n’y a pas meilleur médecin que soi-même…. Et si la Nature doit en décider autrement, elle sera toujours la plus forte, la plus puissante à nous engloutir dans son mystère de la vie et de la mort. 


    Entre-temps, depuis notre naissance, nous vivons et nous devons aimer : aimer soi d’abord, aimer l’autre ensuite, aimer tout autre finalement. C’est l’amour qui éloigne la maladie et maintient la santé dont nous avons hérité… par chance.


    François Champoux, Trois-Rivières