Dans un contexte d'accroissement des inégalités socio-économiques depuis les trente dernières années, il est compréhensible de voir que les projets de société ne sont pas à la mode.
Car non seulement, les citoyens sont divisés au niveau de leur statut socio-économique, mais avec la forte immigration des trente dernières années, vague accéléreé d'immigration qui coïncide étrangement avec le ralentissement économique et le transfert progressif du secteur manufacturier pour des pays où la main-d'oeuvre est à meilleur marché, la société s'est également divisée au niveau ethnique.
Pour les riches, il est plus aisée de s'unir malgré qu'on soit d'origines ethniques diverses car la richesse unit les riches dans des intérêts communs. De plus, les riches tirent une valorisation sociale de leur statut et de leur niveau de vie.
Pour ce qui est des pauvres, c'est le contraire. Car il n'y a ni fierté, ni valorisation rattachée au fait de s'identifier comme pauvre.
Alors, face aux riches, les pauvres ont tendance à s'identifier, non pas d'un point de vue socio-économique, mais d'un point de vue ethnique ou national.
Alors qu'au Canada, les 20% les plus riches détiennent 75% de la richesse collective, cela veut dire que le 80% restant de la population ne détient que 25% de cette richesse. Ces chiffres sont certainement équivalents au Québec.
Cela signifie qu'il doit y avoir bien des gens dans le 80% de la population détenant 25% de la richesse qui sont loin d'être "gras durs".
Il n'y a pas à chercher plus loin les raisons de la difficulté d'intégration que rencontrent certains immigrants et leur réticence à appuyer la souveraineté du Québec.
Dans une société multiculturelle où plein de gens ont de la difficulté à joindre les deux bouts, il y a évidemment repli identitaire.
La solution serait de permettre à tous l'accès à une vie décente et libérée de l'inquiétude du lendemain par l'instauration d'un revenu de vie, ou revenu universel.