Quand on voit ce qu'est devenue La Chaîne Culturelle, dix ans après l'analyse de Jean Larose, on peut certes sourire de la contre-attaque - article d'époque - de Sylvain Lafrance, l'ancien Vice-président de la radio française à la Société Radio-Canada (http://www.ledevoir.com/non-classe/4345/replique-a-jean-larose-l-intelligence-revient-a-l-antenne).
Plus on s'adonne au réel, plus on découvre la fiction narrative. Ce qui ne signifie nullement qu'on la condamne. Plutôt, lorsqu'elle se sent démasquée, on la laisse tranquille et on lui tourne le dos, ce qui l'annule. Notre début (début, peu il s'en faut car nous sommes bien engagés dans le fantasme du vingt-et-unième siècle) de siècle, transpercé de jouissance tout azimut et de violence - peut-être - caractéristique de tout début (début de siècle, naissance, révolution, surtout les débuts d'une relation amoureuse faite de non-dits et de stratagèmes pour dissimuler l'effroyable et irréductible différence), tente de s'ancrer dans l'Histoire.
Mais le début n'est pas l'Histoire. On ne découvre qu'après le fait, le commencement. Et il débute par un verbe que l'on doit arracher à l'infinitif pour le faire valser au rythme du temps défini, tel un passé simple qu'il est si difficile de comprendre qu'aujourd'hui on a tendance à ne pas le conjuguer.
On n'écrit le début l'Histoire que lorsque l'ensemble de l'oeuvre l'est (écrite). Proust nous en convainc...
N.B. J'ai vainement cherché l'analyse de Jean Larose sur le site internet du journal Le Devoir. Il semblerait que le journal Le Devoir n'ait gardé - dans ses archives - que la réplique de l'ancien Vice-président de la Chaîne Culturelle de Radio-Canada. Signe des temps post-modernes. Comme au temps des pharaons, on effaçait les hiéroglyphes représentant les monarques précédents.