La nouvelle entrée de Montréal ne ressemble peut-être pas à ce qui avait été soumis initialement en 2010, mais pour le maire et plusieurs travailleurs du secteur, il s’agit d’une réussite accueillante.
Les immeubles de 32 étages qui étaient initialement annoncés ont cédé leur place à un grand espace vert qui offre une vue dégagée sur le centre-ville aux automobilistes qui arrivent par l’autoroute Bonaventure où l’art public côtoie les aires de jeux et de repos. Ce nouveau boulevard Robert-Bourassa se veut un espace public reliant les quartiers du Sud-Ouest et du Vieux-Montréal.
Construit au coût de 141,7 M$ dont une partie du budget a été utilisé pour démolir l’imposante structure de béton surélevé de l’autoroute Bonaventure, la nouvelle entrée de Montréal a été réalisée dans les temps et selon le budget. Le cauchemar des automobilistes dans ce secteur devrait donc être terminé.
« Avant, [l’autoroute m’inspirait] d’arriver plus vite. Là, j’ai envie de m’arrêter », souligne le maire de Montréal, Denis Coderre fier de la nouvelle entrée de ville Bonaventure.
Une œuvre pour l’occasion
À l’extrémité sud de cet espace public, l’œuvre Sources, de l’artiste espagnol Jaume Plensa accueillera les automobilistes.
La sculpture, commandée et prêtée par France Chrétien-Desmarais et André Desmarais, ce veut une représentation de la diversité des Montréalais avec les divers symboles qui la composent. Si l’œuvre est un don des Desmarais, la Ville de Montréal a tout de même eu à débourser 300 000 $ pour son installation et assumera ses frais d’entretien et de conservation.
Une deuxième œuvre, Dentrites de l’artiste Michel de Broin, sera inaugurée ce vendredi à l’autre extrémité du boulevard. Une douzaine de chaises longues, des tables à pique-nique, des tables de ping-pong et 300 arbres ont aussi été installés.
Inauguration festive
L’événement de mercredi lançait une série de quatre « midis festifs » où les gens du secteur sont invités à venir adopter cet espace public.
Passer d’une autoroute à un espace public change complètement le décor et la réalité de ceux qui y vivent au quotidien. « C’est agréable, c’est certain que je vais venir manger mon lunch ici quand la température me le permettra », confirme Freddy Vindevghel qui travaille à proximité.
Des collègues sont même venus piqueniquer au parc pour l’inauguration. « On fête la fin des travaux! On avait hâte que ce soit terminé », s’exclame Rachida Guesmia heureuse d’avoir un espace vert près de son lieu de travail.
Un parc et non des tours de 32 étages
En 2010, alors que les premiers plans du projet Bonaventure étaient dévoilés la Ville de Montréal comptait intégrer d’impressionnants immeubles afin d’accueillir des bureaux et des résidents. D’importantes contraintes comme des toits verts, des murs transparents et des tours étroites de 32 étages ne devant pas bloquer la vue du centre-ville figuraient parmi les contraintes du Quartier Bonaventure.
L’idée fût abandonnée en 2014. Le comité exécutif estimait que les espaces dégagés par la démolition de l’autoroute devaient demeurer un lieu public.
« Il manquait d’espaces verts dans le Sud-Ouest, pour moi c’est l’important. On passe d’une autoroute à un boulevard urbain et on augmente la qualité de vie [des gens du secteur] en ayant ce genre de verdissement », affirme le maire de Montréal, Denis Coderre.
Le président de la chambre de commerce de Montréal, Michel Leblanc explique que le projet avait son sens à l’époque, mais qu’avec les déplacements de projets immobiliers, un projet vert répond maintenant mieux au besoin de la métropole.
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