On en vient parfois à l’oublier, tellement le sens des origines et du sacré nous fait défaut, mais Noël, avant toute chose, marque la naissance de Jésus Christ. Son existence historique est généralement reconnue. Qu’il s’agisse ou non du fils de Dieu, qu’il ait accompli des miracles et qu’il soit revenu parmi les hommes après la résurrection est une tout autre histoire, qui relève de la foi.
Il n’empêche, et c’est une chose importante, que pendant près de deux millénaires, notre civilisation y a cru et a été transformée par cette croyance.
Noël
Il s’agit d’une magnifique histoire. La figure de Dieu, traditionnellement, se présentait sous le signe d’une toute-puissance quasi terrifiante, ou sous les traits d’un paganisme conflictuel. Le christianisme représentera la plus grande révolution religieuse--- de tous les temps. En offrant son fils au monde, Dieu se présente à nous sous le signe de la faiblesse, dans le plus extrême dénuement. Il épouse la condition des hommes pour les sauver.
Depuis deux millénaires, des hommes ont cru en la parole du Christ et ont cherché, comme ils l’ont pu, à améliorer ce monde, dans la promesse d’un au-delà censé réconcilier les êtres sous le signe d’une félicité éternelle. La foi a suscité un immense dévouement, de formidables élans de bonté. La musique, la peinture, la littérature, l’architecture ont cherché à élucider son mystère. Noël, chaque année, permet de méditer à son sujet. La culture populaire en est encore imprégnée.
Jésus
Il n’est pas facile d’avoir la foi. Elle se dérobe aux modernes que nous sommes. D’autant que nous ne savons pas vraiment ce que croire veut dire. Pourtant, ce soir, nous serons nombreux, pendant quelques instants, à méditer cette histoire, sans trop savoir qu’en penser, mais en espérant, au fond de nous-mêmes, que d’une manière ou d’une autre, quelque chose dans tout cela soit un peu vrai.