Réponse à Gilles Verrier

La Fête nationale du Québec

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Tribune libre

«L’ÂME DES PEUPLES SE TROUVE DANS LEUR HISTOIRE» Le texte est d’abord établit de cette façon, comme faisant partie de notre histoire, avec le devoir de mémoire. L’article tente de démontrer la grandeur de ce grand peuple qui est le «canadien français» sans toutefois nommer ses grandes réalisations qui n’ont pas pu se réaliser car étant foncièrement un peuple conquis et soumis, ceci a été vrai tout le long de notre histoire depuis la Conquête, impossible à faire.


L’acharnement constant de démolir l’idée de René Lévesque, le bâtisseur d’une nation, avec l’utilisation libérateur de «Québécois», n’empêche pas l’auteur de reprocher au Parti québécois et son chef, de constantes remontrances d’échecs. L’utilisation de ce terme honni par l’auteur de l’article remet en doute constante la valeur juste du terme qui est choisi et accepté par le peuple entier. On va aussi loin qu’affirmer que faire vivre l’idéal d’une libération d’un peuple, la souveraineté n’était possible qu’en déclarant le 24 juin, Fête nationale du Québec. Il ose mettre en doute , l’idée même de retrouver un pays que nos premiers ancêtres étaient venu ici construire, préférant l’accommodement de citoyens de deuxième classe que nous offre le fédéralisme canadien. L’offre de perdre notre autonomie, notre souveraineté, notre maturité est mise de côté pour vivre le grand rêve imaginaire du pays anglais, le nouveau Canada. car le vieux Canada, c’était nous. Nous les Français. Nous les nouveaux habitants qui tranquillement se sont approprié du terme Canadien pour mieux identifié qui nous étions, des Canadiens habitant la Canada.


Monsieur Verrier écrit: «Progressivement, les Canadiens-Français, peuple sans statut, se sont à toutes fins pratiques fait évincer des célébrations…» et ceci, il blâme le Parti Québécois et son chef. Pourtant, durant cette même période, c’est bel et bien le peuple, les citoyens du Québec, eux-même, tout entier qui décidaient de laisser tomber cette fausse appellation dégradante de «Canadien français». Malgré le blâme envers ce parti pour avoir fomenté ceci, rien, aucun écrit historique va dans ce sens et vient appuyer ses dires. Le peuple a choisi librement de se nommer Québécois avec l’implication tacite de comprendre que ceci impliquait les descendants français ainsi que toutes autres ethnies voulant s’assimiler à ce peuple québécois. C’était de cette façon que nous avons réussi collectivement à nous débarrasser de notre étiquette de l’époque coloniale anglaise de «French Canadian».


Maintenant regardons l’origine de qui nous sommes. Nous sommes arrivé ici même pas en immigrants car nous étions encore Français à notre arrivée. De 1604 à 1760 les colons se sont nommés Français et de plus en plus Canadiens pour refléter le nouveau pays qu’ils étaient en train de construire, le Canada . Mais le terme dégradant composé n’était toujours pas présent car il n’avait personne à mettre en opposition aux Canadiens, Arrive la Conquête, les Canadiens s’opposaient aux Anglais. Et le 19e siècle suit et il y a toujours que nous, les Canadiens et les Anglais. Nous nous avions un nominatif de notre pays, mais pas eux. Ils étaient encore des conquérants, des Anglais.


Il faut attendre autour des années 1818 avant que l’idée germe dans la tête des Anglais, surtout les Loyalistes des Eastern Townships d’avoir eux aussi une appartenance au territoire. Alors germe l’idée pour les Anglais de, eux aussi, porter le nom de «Canadian». Pour les Anglais Murray, Carleton, Haldimand et Sewell l’idée est apparu : entretenir, préserver et utiliser le particularisme canadien-français.1 Les Anglais voulaient eux aussi avoir une terre à laquelle s’associer, donc «Canadian» sera leur nouveau nominatif. Arrive les Patriotes en 1837-38. Ce sont bel et bien les Canadiens qui se battent contre les Anglais. Suite a cette Rébellion, en 1840, le nouveau nominatif d’abaissement envers nous sera officialisé dans le rapport de Lord Durham, qui écrira noir sur blanc que nous sommes dorénavant des «French-Canadians». Ce terme sera grandement résisté par la population. Il faut attendre l’événement de la pendaison de Riel en 1885 pour que ce terme commence à se répandre et être plus acceptable à cause de l’imposition de l’Église.


Vous avez la démonstration de les termes que les citoyens d’ici ont utilisé pour se désigner. Le terme «Québécois» est utilisé depuis plus de 60 ans. Le terme «Français» à été utilisé pendant plus de 100 ans. Le terme «Canadien» a été utilisé plus de 150 ans et finalement le terme d’abaissement choisi par les Anglais pour nous rendre inférieur, a été utilise que 80 ans.


«La très grande majorité des Québécois (66%) aujourd’hui tire ses ancêtres d’environ 8500 des 10.000 colons qui ont émigré de France aux XVIIe et XVIIIe siècles pour s’installer dans cette région.».2


Aujourd’hui, avec les taux d’immigration stratosphérique, les immigrants peuvent devenir Canadian ou Québécois. Je vous pose la question, avec une population qui ne cesse de diminué pour les francophones du Canada, qui peut demander la citoyenneté «Canadienne-française»? Qui va se joindre à ce groupe pour augmenter sa population? Qui va, ou non, qui peut pouvoir faire ça, devenir Canadien-français? Pendant que les deux autres groupes peuvent augmenter, le nominatif dégradant accueille personne? Ce groupe, tel que prôné par l’auteur ne peut que diminuer en nombre et en importance.


Le Fête nationale du Québec, le jour de la Saint-Jean Baptiste n’est certainement pas le moment idéal pour fêter notre nominatif imposé par les Anglais pour nous rendre des inférieurs en nous baptisant «Canadien français».


L’auteur  a beau vouloir conserver ce terme imposé par nos conquérants, le peuple, les citoyens sont ailleurs et plus personne n'utilise ce terme dénigrant. Ni les Acadiens, depuis 1881, ni les Francophones du Canada, et certainement pas les Québécois.


Je propose deux choses à l’auteur:


1. Démontrez-nous l’origine du terme dégradant que vous persister à utiliser qui est contraire à ce que je vous présent comme preuve, que c’est bel et bien les Anglais qui nous ont baptisé ainsi pour nous abaisser;


OU


2. Si vous n’êtes pas en mesure d’offrir une preuve d’origine autre du terme dénigrant, utilisez le terme de qui nous sommes vraiment, des «Canadiens».


Et n'oubliez pas Monsieur Verrier: «L’ÂME DES PEUPLES SE TROUVE DANS LEUR HISTOIRE».



sources:


1, Canada-Québec, Synthèse historique, J. Lacoursière, J, Provencher, D. Vaugeois, Ed. Renouveau pédagogique, 1970.


2.https://www.lefigaro.fr/sciences/les-deux-tiers-des-quebecois-sont-les-descendants-de-2-600-colons-francais-20230529#:~:text=Les%20deux%20tiers%20des%20Québécois%20sont%20les%20descendants%20de%202600%20colons%20français,-Par%20Vincent%20Bordenave&text=Une%20étude%20mêlant%20génétique%20et,du%20peuplement%20de%20la%20région.





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2 commentaires

  • Gilles Verrier Répondre

    25 juin 2023

    Nous sommes les Canadiens, les premiers Canadiens, les Canadiens de souche. À juste droit, nous pouvons continuer d'utiliser le gentilé canadien tout court, mais il y a un os.  Nous appeler Canadiens alors que les Anglais persistent dans l'utilisation du même nom, ce qui est une usurpation, nous plongerait dans la confusion identitaire la plus totale. Comme le français est une langue de précision et de clarté, il a fallu nous distinguer des usurpateurs par l’ajout d’une caractéristique unique à Canadiens, d'où Canadien français. Ce n'est pas plus compliqué que ça.


    Quant au vocable québécois, apparu au milieu des années 1960, le vocable s'est imposé avec le référendum de 1980 qui, par une générosité quelque peu utopique, pour les fins de la création d'une « nouvelle nation », voulait gommer la différence entre les deux nationalités principales qui forment la population du Québec, celle des Anglais et celle des Français. Comme l'identité québécoise retombe dans la même faille que l'identité canadienne, il a fallu remédier à son manque de clarté par le rajout d'une caractéristique unique au nom pour finir avec des Québécois francophones et des Québécois anglophones. Faute de préciser si l'on parle des Québécois spécifiques ( francophones ou anglophones ) ou des Québécois génériques (tous les Québécois) on voit bien des acteurs publics jouer sur les ambiguïtés du vocable à des fins partisanes. 


    • Normand Bélair Répondre

      25 juin 2023

      Bonjour,


      Dans votre premier paragraphe vous parlez de la précision de la langue française. Et pourtant dans la même phrase vous dites deux choses différentes:


      « Comme le français est une langue de précision et de clarté, il a fallu nous distinguer des usurpateurs par l’ajout d’une caractéristique unique à Canadiens, d'où Canadien français. »


      Le français est langue de précision est vous écrivez il a fallu… C’est qui ça «il»? Faites vous référence à nous les Canadiens? Ou au contraire le «il» fait référence au conquérant, les Anglais? Autant que vous vantez les mérites de la précision du français, vous restez vaque sur l’utilisation du «il». La clarté du français n’est pas exclusif. L’anglais aussi peut être précis. d’ailleurs n’est-ce pas en anglais qu’apparait pour la première fois le terme «French Canadian»?


      Dans votre deuxième paragraphe vous faites de fausses présomptions pour aboutir à une conclusion qui n’est pas le reflet de la réalité Vous avancez incorrectement que c’est le référendum qui a imposé le terme Québécois alors qu’il était présent bien avant la consultation populaire de 1980. Le terme a pris moins de 10 ans à s’imposer de lui-même de 1959 à 1969. C’est durant cette période le nominatif québécois est devenu usage commun. La mort de Duplessis a mis un terme à la pensée du peuple conquis et soumis pour un d’épanouissement et d’ouverture au monde.


      Et vous terminez avec un faux argumentaire. Nos ancêtres les Canadiens français faisait la même erreur. Nommer un opposé  à nous en utilisant le terme Canadien anglais, et vous en utilisant le Québécois anglophone alors qu’aucun de ces deux termes existe et n’a jamais été utilisé par ces deux communautés. Les anglophones n’ont jamais utilisé autre chose que «Canadian» C’est un faux débat de vouloir catégoriser une communauté qui se nomme pas comme vous citez.