André Pratte se demande pourquoi diable faire l'indépendance puisque le Québec s'est si bien développé tout en nichant dans l'intérieur douillet du Canada. C'est l'argument massue, l'arme de destruction massive des fédéralistes. Voilà comment clouer le bec des séparatistes. That's it that's all. Passons à autre chose.
Bon. Commençons par lui concéder que le Canada n'a pas été une catastrophe consommée pour le Québec. Pas encore. Nous avons survécu au prix d'une lutte acharnée. Combattre pour survivre fait partie de la condition humaine me direz-vous ? Vous avez raison. Mais il semble cependant qu'il y en a qui doivent guerroyer plus que d'autres pour se perpétuer. Le Québec doit l'essentiel de son développement et de son rayonnement à des gouvernements nationalistes pratiquant un nationalisme d'affirmation et d'ouverture sur le monde. Pensons au gouvernement libéral de 1960-66 et à celui du Parti québécois de 1976-81. De haute lutte, le gouvernement Lesage nous a arraché des outils essentiels. Heureusement, les Libéraux fédéraux de Pearson se montraient un peu plus compréhensifs. Il avait peut-être compris, lui ce diplomate, que la manière forte n'était peut-être pas souhaitable. Malheureusement, il fut remplacé par les hordes de Trudeau, ces adeptes de la confrontation.
À partir de cet instant, le Canada a cessé d'être bon pour le Québec. Maintenant, la tendance ne se maintient pas, elle s'accentue. Sur la plupart des dossiers, nous ne ramons plus dans la même direction que le reste du Canada et bientôt nous n'y pourrons plus rien. Avec la baisse inexorable de notre proportion à l'intérieur de ce pays, nous allons bientôt casser nos rames et devoir lécher des plats dont nous ne voudrons pas. Quand on va ajuster le nombre de sièges aux Communes pour qu'ils reflètent la réalité démographique du Canada, certains vont peut-être se réveiller. Parce que c'est ce que nous faisons, nous dormons au gaz. Nous dormons tellement profondément que nous risquons fort de ne jamais entendre le réveil-matin.
Nous nous apprêtons à vivre une vraie dépendance. Mais pourquoi faire ? Pourquoi faire quand nous avons tout pour voler de nos propre ailes ? Quand André Pratte se demande: [«L'indépendance ? Pour quoi faire ?»->21450], cela dénote non seulement un manque flagrant d'imagination mais aussi l'insouciante paresse d'un entretenu.
La dépendance ? Pourquoi faire ?
Quand André Pratte se demande: «L'indépendance ? Pour quoi faire ?», cela dénote non seulement un manque flagrant d'imagination mais aussi l'insouciante paresse d'un entretenu.
Tribune libre
Gilles Ouimet66 articles
Né à Mont-Laurier en 1947. Études primaires à cet endroit. Études classiques à Mont-Laurier et Hull entre 1961 et 1968. Diplômé en histoire de l’Université Laval en 1971. Enseignant à la polyvalente de Mont-Laurier entre 1971 et 2005. Directeur d’une troup...
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Né à Mont-Laurier en 1947. Études primaires à cet endroit. Études classiques à Mont-Laurier et Hull entre 1961 et 1968. Diplômé en histoire de l’Université Laval en 1971. Enseignant à la polyvalente de Mont-Laurier entre 1971 et 2005. Directeur d’une troupe de théâtre amateur (Troupe Montserrat) depuis 2000. Écriture pour le théâtre, notamment une pièce à l’occasion du centenaire de Mont-Laurier en 1985 (Les Grands d’ici), une autre à l’occasion du 150e anniversaire du soulèvement des Patriotes (Le demi-Lys...et le Lion) en 1987 (prix du public lors du festival de théâtre amateur de Sherbrooke en 1988 et 2e prix au festival canadien de théâtre d’Halifax la même année). En préparation, une pièce sur Louis Riel (La dernière Nuit de Louis Riel). Membre fondateur de la Société d’histoire et de généalogie des Hautes-Laurentides. Retraité de l’enseignement depuis 2005.
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
4 septembre 2009« Posons que cette liberté du jugement peut être comprimée et qu’il est possible de tenir les hommes dans une dépendance telle qu’ils n’osent pas proférer une parole, sinon par la prescription du souverain ; encore n’obtiendra-t-il jamais qu’ils n’aient de pensées que celles qu’il aura voulues ; et ainsi, par une conséquence nécessaire, les hommes ne cesseraient d’avoir des opinions en désaccord avec leur langage, et la bonne foi, cette première nécessité de l’État, se corromprait ; l’encouragement donné à la détestable adulation et à la perfidie amènerait le règne de la fourberie et la corruption de toutes les relations sociales. »
Spinoza, Baruch
Source : Traité politique
Philosophe hollandais (1632-1677)
Merci M. Chrétien.