Les propositions en vue de la course à la chefferie du Bloc québécois se multiplient. Le député fédéral de Montcalm, Luc Thériault, propose une sorte de primaire souverainiste par laquelle tous les détenteurs d’une carte de membre d’un parti indépendantiste pourraient voter pour le successeur de Gilles Duceppe, qu’ils soient membres du Bloc ou pas.
L’association de circonscription de M. Thériault a adopté sa résolution mardi soir stipulant que les membres du Parti québécois (PQ), de Québec solidaire (QS) et d’Option nationale (ON) devraient aussi pouvoir voter pour le prochain chef bloquiste.
« De dire que les gens peuvent s’impliquer dans une course du véhicule indépendantiste à Ottawa, il me semble que c’est vraiment un geste de convergence », explique M. Thériault en entrevue. Selon le député, il est faux de penser que tous les militants souverainistes sur la scène provinciale sont aussi des membres en règle du Bloc québécois au fédéral. Le Bloc ne compte qu’environ 20 000 membres, dit-il, alors qu’il y en a 78 000 au PQ, quelque 10 000 chez Québec solidaire et entre 1500 et 2000 à Option nationale.
Les libéraux fédéraux ont déjà créé une catégorie dite de « sympathisants » grâce à laquelle des gens qui n’ont pas payé d’adhésion au PLC ont quand même pu voter pour le chef. « C’est un peu sur ce modèle-là, c’est un peu sur le modèle des socialistes français, reconnaît M. Thériault. Par contre, ce n’est pas tout le monde, tous partis confondus. Il faut quand même que tu sois un membre d’un de ces partis-là. Que tout d’un coup quelqu’un se dise sympathisant… Non, on veut quelque chose de plus proche. »
La proposition de M. Thériault sera soumise au conseil général du parti le 4 février prochain, lorsque les modalités de la course seront arrêtées.
Une course reportée ?
Du côté de Québec solidaire, on ne se prononce pas officiellement sur cette idée qui n’est, fait-on valoir, encore qu’au stade d’idée, justement. On se demande par ailleurs quel est l’avantage d’une telle proposition puisque rien n’interdit aux membres du PQ, de QS ou d’ON d’être simultanément membres du Bloc.
Le chef d’Option nationale, Sol Zanetti, n’est pas d’accord. Il fait valoir au Devoir que les citoyens sont beaucoup plus « méfiants » qu’avant à l’idée de devenir membre d’un parti politique. « C’est intéressant parce que ça implique les gens », dit-il. M. Zanetti voit un autre avantage stratégique à cette convergence à l’échelle fédérale : le Bloc ne pourra plus faire ouvertement campagne pour le Parti québécois lors des élections provinciales. « Si le prochain chef du Bloc est choisi par l’ensemble des souverainistes de tous les partis, ça risque de favoriser le maintien de cette neutralité partisane au niveau provincial. »
> Lire la suite de l'article sur Le Devoir
CHEFFERIE
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé