Un éclairage nouveau

La confédération, un acte de capitulation

Signé le « Couteau sous la gorge ou fusil sur la tempe ».

Tribune libre

Maître Néron nous a fait découvrir, il y a quelques semaines, l’origine des droits de la langue française au Québec, c'est-à-dire, l’Édit de création du Conseil Souverain de la Nouvelle-France qui proclama Le français langue de l’État depuis 1663.
Cette fois-ci, maître Néron nous arrive avec une trouvaille extraordinaire. Sa dernière recherche nous dévoile comment les colonialistes britanniques s'y sont vraiment pris pour faire inscrire dans la constitution de 1867 des droits linguistiques pour les anglophones, droit qui n’existaient pas, jusque là, dans le Bas-Canada.
Le contexte était le suivant : fin du 18e siècle, suite à 7 ans de guerre, la lutte de libération nationale les États-Unis est victorieuse et les Américains expulsent l’Angleterre de leur territoire. Ils lancent ainsi une phase de l’Histoire qui va voir apparaître un grand nombre de nouvelles nations.
Le 19e siècle continue sur cette lancée, riche en luttes de libération nationale victorieuses. Conséquence de l’intervention napoléonienne en Espagne et au Portugal, les mères-patries sont affaiblies et les colons en profitent. Entre 1810 et 1825, presque toute l’Amérique latine, incluant le Mexique, est libérée du colonialisme.
L’Europe ne fait pas exception. Les nations apparaissent. Garibaldi réussi à unifier l’Italie en 1861, le Prussien Bismarck commence à unifier l’Allemagne en 1864. Aux États-Unis, la guerre de sécession fait rage de 1861 et 1865.
C’est dans ce contexte que les «descendants des conquérants», la nation «linguistique» haut-canadienne composée des fils d’Anglais, d’Écossais, d’Irlandais protestants et d’Irlandais catholiques, décidèrent de jouer à la victime, à la minorité opprimée, face aux «enfants des vaincus» : la nation « historique » française qui les accablaient injustement. Ils réclament le règlement des «maux et injustices» dont ils étaient les pseudo victimes.
Se prétendant en légitime défense, ils menacèrent les «enfants des vaincus» de leur livrer une guerre sanglante, sur le modèle de la guerre civile qui dévastait les États-Unis, la guerre de libération nationale en Italie, les guerres en Hollande et Belgique, en Autriche et en Hongrie, au Danemark et en Allemagne, en Russie et en Pologne.
Ils menacèrent les ministres du Bas-Canada d’une guerre civile impitoyable, appuyée par la superpuissance mondiale que constituait à ce moment-là, l’Angleterre. C'était carrément du terrorisme d'État.
Les Pères de la Confédération n'ont simplement que signé un acte de capitulation, le « Couteau sous la gorge ou fusil sur la tempe ».

J'ai échangé, il y a quelques mois, des courriels avec Robert Bibeau, l'auteur de Les séparatistes... séparés !. Tenant compte des recherches de maître Néron, que répondre aujourd’hui à ce personnage qui prétend « que la lutte de libération nationale a été résolue – réglée en 1867 ici au Canada-Québec » et qu’ « Au Québec, tous ces droits (s’ériger en État avec une législature, le droit de voter des lois – de gérer sa province et de faire sécession si désirée) ont été acquis, y compris le droit de sécession par référendum en 1867 » ?
Affirmer comme il le fait que “L’Acte de l’Amérique du Nord Britannique (AANB), qui tient lieu de constitution canadienne depuis 1867, a scellé l’alliance de la bourgeoisie canadienne d’origine britannique et de la bourgeoisie canadienne d’origine française et elle a mis un terme à l’oppression nationale de la nation québécoise.”, c'est du pur révisionisme historique.
Pour quelqu'un qui se prétend un grand marxiste, c'est une honte de mettre ainsi la vérité sur la tête.
Rhéal Mathieu.

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Rhéal Mathieu73 articles

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Ex-felquiste.

Accusé faussement des attentats de la BAF. (Voir Le Journal le Québécois, numéro 3, 2008).





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2 commentaires

  • Lise Pelletier Répondre

    2 mai 2013

    Voilà peut-être pourquoi Harper veut s'ingérer dans les compétences des provinces en éducation, plus précisément dans la réécriture de l'Histoire en y mettant plus du militaire.
    Après la monarchie remise à l'avant-scène par celui-ci, ainsi que la guerre de 1812, un autre pas vers l'idéologie de ce gouvernement.
    Décidément, Harper est un homme dangereux, comme souvent le sont les dictateurs dans des sectes religieuses. Sa vie est en ligne droite vers ce qu'il croit être le bien, il ne changera pas.
    Je crains ce genre de personne agissant tel un robot sans aucune émotivité.

  • Tremblay Sylvain Répondre

    2 mai 2013

    Une menace probablement sur le souvenir de l'Acadie, envahie, saccagée et détruite par l'Armée britannique, plus de 100 ans auparavant, sur demande, dont on ne savait plus trop qui en avait le contrôle, finalement, tellement son comportement apparaissait, et s'est révélé, anormal. J'ai lu l'essai de Me Néron et c'est à ça que ça m'avait fait pensé.
    La Confédération aura permis par la suite aux Ontariens d'envahir, saccager et détruire le pays des Métis de l'Ouest par la suite, avec l'aide de l'Armée canadienne. Décidément, ils n'avaient que ça en tête. Sans confédération, les moyens des Ontariens pour coloniser l'Ouest auraient été bien moindres, et ces tragiques événements ne se seraient probablement pas produits.
    Actuellement, il faut se rappeler de celà, ne serait-ce que pour voir comment ils voudraient répéter le même scénario.