Comme Nicholson a oublié de servir son pays

La coalition de Legault et le pont de Nicholson

Legault a oublié de servir son peuple

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Tribune libre

     L’oscarisé Pont de la rivière Kwaï (The Bridge on the River Kwai, 1957) [1] raconte l’histoire du colonel Nicholson et de ses hommes prisonniers en Thaïlande durant la Deuxième Guerre mondiale qui sont contraints de construire le pont du titre indispensable aux Japonais. Une fois celui-ci bellement achevé, le fier Nicholson refuse de le détruire et envoie même à la mort le commando mis sur pied par les Alliés pour le dynamiter.


     Le premier ministre et chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, me fait penser au colonel Nicholson. En 2011, il crée son propre parti [2] et prend le pouvoir majoritairement sept ans plus tard. Durant son premier mandat, il quémande de nouveaux pouvoirs à Ottawa, en vain. Lors de la campagne électorale de 2022, il fait accroire aux Québécois que pour faire plier Justin Trudeau il faut donner à la CAQ une majorité encore plus forte, ce qu’il obtient. En vain.


     Legault a fait la démonstration pendant ses six années à la tête du gouvernement que la seule avenue possible pour assurer l’avenir de la nation québécoise est l’indépendance, mais il tient à ce point au pouvoir qu’il est prêt à faire un libéral de lui pour le conserver (l’ancien indépendantiste pressé n’est-il pas allé jusqu’à dire en campagne électorale qu’un référendum sur l’indépendance serait mauvais pour le Québec ?). Tout comme le colonel Nicholson a oublié qu’il devait servir son pays, Legault a oublié qu’il devait servir son peuple.


     À la fin du film, le colonel Nicholson réalise sa folie et fait exploser lui-même le pont. Le vire-capot Legault, lui, ne recouvrera vraisemblablement ses esprits qu’après avoir subi une cuisante défaite en 2026. Espérons que le perdant sabordera alors sa coalition et reprendra sa carte du Parti québécois. Mais tout porte à croire que l’histoire le considérera en définitive comme un banal premier ministre de plus qui a mal fini.


Sylvio Le Blanc




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