« Si le ministère de l'Éducation du Nouveau-Brunswick met fin à l'Institut Confucius, les sentiments d'amitié entre le peuple chinois et les Canadiens seront ébranlés », indique le bureau de l'ambassade chinoise au Canada.
Cette déclaration survient alors que le ministre de l’Éducation et du Développement de la petite enfance, Dominic Cardy, affirmait la semaine dernière vouloir mettre fin à l’Institut Confucius dans les écoles du Nouveau-Brunswick. Le programme, qui a pour objectifs l’enseignement du mandarin et la promotion de la culture chinoise, est implanté dans 28 écoles de la province depuis une dizaine d’années.
Appelé à réagir à la décision du ministre Dominic Cardy, le bureau responsable de la presse à l’ambassade chinoise au Canada indique par courriel que [...] les échanges et la coopération entre la Chine et le Nouveau-Brunswick dans divers secteurs d’activité pourraient être négativement touchés
.
L’ambassade demande que le ministre Cardy reconsidère sa décision. Selon eux, l’objectif de l’Institut Confucius est de renforcer les échanges entre les pays et d’améliorer la compréhension de la culture chinoise. Le but du programme n’est pas du tout politique.
Dominic Cardy semble penser le contraire. L’Institut Confucius au Nouveau-Brunswick est financé en grande partie par le gouvernement chinois. Le ministre disait s’inquiéter la semaine dernière de la filiation entre les enseignants de l’Institut Confucius et le Parti communiste chinois.
Ce sont les représentants du parti, ils sont payés par une organisation qui s’appelle la Hanban qui est liée au ministère de l’Éducation, qui est lié au comité central du Parti communiste
, dit Dominic Cardy.
Des représailles économiques ?
Si les relations d’amitié sont endommagées, ça pourrait non seulement compromettre la volonté des entreprises chinoises à s’établir ou à poursuivre leurs activités dans la province, mais elles pourraient aussi réévaluer la crédibilité de ce gouvernement
, fait valoir le bureau de l’Ambassade.
La Chine est le troisième marché d’exportation du Nouveau-Brunswick, la province y expédie entre autres des grandes quantités de homard.
Interpellé sur les menaces de représailles, le ministre Cardy a indiqué la semaine dernière ne pas s’en faire outre mesure. La Chine est la deuxième économie mondiale, mais représente moins de 1 % de l’économie du Nouveau-Brunswick
.
Je ne crains pas des représailles économiques. On n’a pas vu ça des autres provinces qui ont retiré l’Institut Confucius de leurs universités et de leurs écoles. [...] Je pense qu’on a besoin de trouver d’autres marchés qui ont plus en commun avec nous.
De la parole aux actes
Dans un courriel daté du 15 février 2019 et dont Radio-Canada a obtenu copie, Dominic Cardy confirme les intentions du Nouveau-Brunswick de mettre fin aux programmes en conformité avec les engagements pris sous les gouvernements précédents
Dominic Cardy confirme aussi que les élèves qui suivent actuellement des cours avec l’Institut Confucius pourront continuer de le faire jusqu’à la fin de l’année de scolaire, en juin 2019.