La Coalition avenir Québec demande au commissaire au lobbyisme de faire enquête après que Philippe Couillard ait admis avoir discuté avec le pdg d’Air Canada pour l’encourager à acheter des avions de la Série C.

Le deuxième groupe d’opposition suspecte le premier ministre du Québec d’être celui qui, en coulisses, aurait initié les discussions qui ont mené à l’entente conclue entre le gouvernement, Air Canada et Bombardier.

Interpellé en chambre par le leader parlementaire de la CAQ, François Bonnardel, M. Couillard a avoué, sans préciser quand, avoir discuté avec le pdg d’Air Canada, Calin Rovinescu.

Couillard sur la défensive

«Tout ce que j'ai souhaité, dans une conversation avec le président d'Air Canada, c'est qu'il commande des Séries C pour l'intérêt supérieur du Québec, et ça, je suis très fier de le dire. Si je ne l'avais pas fait, [...] j'aurais failli à mes responsabilités», a raconté le premier ministre.

Il se défend toute fois d’avoir négocié quoi que ce soit. «Je n'ai pas parlé, jamais, de la transaction avec Air Canada, avec Bombardier, a assuré M. Couillard. [...] Ce n'est pas moi qui ai négocié l'entente, je rien à voir là-dedans. [...] Ce sont des gens d'affaires qui ont négocié ensemble pour le bénéfice, d'abord et avant tout, du secteur aéronautique.»

Il n’en fallait pas moins pour que la CAQ réclame au commissaire au lobbyisme de faire enquête, puisque le registre ne contient aucun mandat de lobbying entre Air Canada et le gouvernement au sujet de l’entente avec Bombardier pour l’achat d’avions de la Série C. En revanche, tout semble en règle du côté de Bombardier.

Péladeau et Legault vont rencontrer Bombardier

Le chef péquiste Pierre Karl Péladeau a une fois de plus demandé, jeudi, que l’entente en question soit rendue publique. «Sinon, malheureusement, nous allons être obligés de conclure qu’il s’agit d’ententes secrètes», a déploré M. Péladeau, pendant la période des questions.

Le chef du Parti québécois devrait toutefois obtenir réponse à certaines de ses questions puisque lui et le chef caquiste François Legault auront bientôt droit à une rencontre avec le président et chef de la direction de Bombardier, Alain Bellemarre.

Bombardier aurait de son propre chef proposé la tenue de rencontre séparées avec chacun des chefs d’oppposition.

M. Legault devrait rencontrer M. Bellemarre à Montréal, vendredi avant-midi, a-t-on confirmé au cabinet du chef caquiste.

«La rencontre va avoir lieu éventuellement, prochainement. La date n’a pas encore été fixée», a indiqué de son côté l’attaché de presse de M. Péladeau, Bruno-Pierre Cyr.