À deux semaines du dépôt du deuxième budget du gouvernement libéral minoritaire, Québec est devenue la capitale de l'incohérence.
Le gouvernement Charest, l'ADQ et le PQ manoeuvrent dans l'espoir de provoquer ou d'éviter, c'est selon, la tenue d'élections. Ce faisant, ils défendent des points de vue qui sont peut-être politiquement rentables mais qui sont logiquement intenables.
La ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, a fait une sortie en règle contre son homologue fédéral après la présentation du budget de M. Flaherty mardi. Mme Jérôme-Forget accuse Ottawa de ne pas consacrer suffisamment de fonds à l'aide aux industries en difficulté et d'ignorer les exigences de Québec en faveur d'un financement accru de l'enseignement post-secondaire. Il faut avoir du front tout le tour de la tête pour tenir de tels propos! Entre 2005-2006 et 2008-2009, les transferts fédéraux au Québec auront augmenté de 4 milliards. Quatre milliards! C'est deux fois les subventions que verse chaque année le gouvernement québécois aux universités. De plus, le gouvernement Harper a réduit la TPS de deux points, libérant un espace fiscal que Québec aurait pu récupérer si les besoins étaient si urgents. Dans la mesure où le gouvernement du Québec manque d'argent, c'est de sa faute, pas celle d'Ottawa.
L'Action démocratique de Mario Dumont exige que le gouvernement libéral mette en place un nouveau programme d'aide financière aux parents qui n'envoient pas leurs enfants en garderie. Ce programme coûterait quelque 900 millions par année. Notez bien: cette exigence vient du même parti qui a voté contre le précédent budget parce qu'il comprenait des baisses d'impôt au moment où, selon l'ADQ, la situation financière de l'État était «précaire». Or, si les finances publiques étaient serrées en mai dernier, elles le sont certainement davantage aujourd'hui; suivant quel raisonnement M. Dumont peut-il proposer que Québec dépense davantage?
Le point de vue exprimé par le Parti québécois est encore plus difficile à comprendre. Dans un premier temps, le critique de la formation en matière de Finances, François Legault, a expliqué que les libéraux avaient mené le gouvernement au bord du déficit. Selon M. Legault, contrairement à ce que prétend la ministre des Finances, la marge de manoeuvre pour la prochaine année n'est pas de 200 millions mais de zéro. Dans un second temps, sa chef Pauline Marois a posé ses conditions pour appuyer le budget: dépenses accrues pour les garderies, pour l'aide aux secteurs manufacturiers et forestiers et pour l'éducation. Vous suivez? Il n'y a plus d'argent dans les coffres de l'État mais il faut d'urgence qu'il accroisse ses dépenses!
Mme Marois se défend en disant que le gouvernement Charest est responsable de la situation, qu'il n'avait qu'à renoncer à ses baisses d'impôt ou à augmenter le TVQ. «Êtes-vous favorable à une hausse de la TVQ?» ont tout de suite demandé les journalistes. Elle a refusé de le dire.
En somme, les trois partis sont tellement préoccupés par leurs joutes tactiques qu'ils ont perdu le Nord de la cohérence. Ce qui amène une question que nous avons souvent posée ici: si ces gens-là ne sont pas en politique pour promouvoir des idées, des principes, une vision de la société, quelle est le sens de leur engagement?
La capitale de l'incohérence
Budget Québec 2008
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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