Québec accède à la demande de Robert Lafrenière et transforme l'Unité permanente anti-corruption (UPAC) en corps policier autonome.
Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a déposé un projet de loi en ce sens mercredi à l'Assemblée nationale. Il estime que ce nouveau statut permettra à l'escouade d'améliorer son efficacité et son indépendance.
À l'heure actuelle, les limiers de Robert Lafrenière doivent passer par la Sûreté du Québec pour avoir accès à certaines informations sensibles. Au niveau opérationnel, la proposition du gouvernement garantira une plus grande autonomie, selon le ministre Coiteux.
«Ils étaient et ils sont très indépendants, mais ils vont être encore plus formellement reconnus comme tels», a-t-il précisé.
Double dipping
Les policiers retraités qui travaillent à l'UPAC pourront continuer de toucher leur rente de retraite en plus de leur salaire. Ils n'auront pas à dire adieu à leur double rémunération, comme c'est le cas des enquêteurs du Bureau des enquêtes indépendantes.
Mandat de 7 ans
Le gouvernement Couillard modifie également la durée du mandat du patron de l'UPAC. Le prochain commissaire à la lutte à la corruption sera nommé pour une période de sept ans, sans possibilité de renouvellement.
Rappelons que Robert Lafrenière vient d'être reconduit dans ses fonctions pour un second mandat de cinq ans. Selon plusieurs observateurs politiques, le gouvernement Couillard aurait été bien mal avisé de le dégommer après l'arrestation de l'ex-ministre libérale Nathalie Normandeau.
Le ministre Coiteux soutient qu'il a suivi les recommandations de la Commission Charbonneau. «Ça ajoute à l'indépendance générale, il n'y a aucune présomption possible qu'un comportement serait dû à l'hypothèse de vouloir se représenter à nouveau, ça assure une plus grande indépendance», plaide-t-il.
Pas assez loin
Pour une véritable indépendance de l'UPAC, il aurait fallu que le Commissaire soit nommé au deux tiers des membres de l'Assemblée nationale, réplique l'opposition péquiste. C'est le cas notamment du Vérificateur général du Québec, du Protecteur du citoyen, du Directeur général des élections et du Commissaire au lobbyisme.
«On est déçu, on est choqué, a réagi le chef intérimaire péquiste, Sylvain Gaudreault. Il ne va pas assez loin!».
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