MONTRÉAL - L'Unité permanente anticorruption (UPAC) a mené discrètement des perquisitions au siège social de l'Agence métropolitaine de transport (AMT), jeudi à Montréal.
Fait inusité, c'est l'AMT elle-même qui en a fait l'annonce dans un bref communiqué émis vendredi soir peu après 18h.
Une porte-parole de l'UPAC, Anne-Frédérick Laurence, a confirmé au Journal de Montréal que son organisation avait mené les perquisitions, mais n'a pas voulu préciser à quel dossier l'opération policière était reliée.
L'Agence, responsable de la planification des transports en commun dans la grande région de Montréal, gère notamment le réseau de trains de banlieue.
Son projet de Train de l'Est, une liaison ferroviaire entre le centre-ville de Montréal et Mascouche, a fait couler beaucoup d'encre au cours des dernières années, entre autres pour l'explosion de ses coûts, qui sont passées de 300 millions $ à 671 millions $ en moins de 5 ans.
La vente de terrains le long du tracé du Train de l'Est a également défrayé les manchettes.
Vendredi soir, l'AMT a décidé de n'émettre aucun commentaire sur les perquisitions de l'UPAC, «pour ne pas nuire à l'enquête».
Elle a par contre précisé qu'elle entend collaborer pleinement avec les autorités policières.
L'AMT ET L'UPAC SE CONNAISSENT BIEN
Ce n'est pas la première fois que la police provinciale anticorruption s'intéresse aux activités de l'AMT.
Récemment, on apprenait également que l'ex-PDG de l'AMT, Joël Gauthier, a rencontré à plusieurs reprises l'UPAC dans le cadre de l'enquête sur le financement politique illégal, au provincial.
Gauthier, un ancien directeur général du PLQ, a entre autres affirmé lors de ces rencontres qu'il y avait eu du financement corporatif autant au PLQ qu'au sein du PQ et de l'ADQ.
Suite à ces révélations, Joël Gauthier s'est retiré temporairement de la direction de la compagnie de construction Hexagone, qui avait racheté plusieurs entreprises du controversé entrepreneur Tony Accurso.
En décembre 2013, notre Bureau d'enquête révélait que l'UPAC s'intéresse à un contrat de 30,5 millions $ octroyé par l'AMT à la firme Construction Garnier, pour la construction d'un abri de protection dans le secteur de l'usine d'explosifs General Dynamics, près de Repentigny.
Selon les prétentions des enquêteurs de l'UPAC, Schokbéton et Saramac, des sous-traitants de Garnier, auraient fourni des dalles de béton préfabriquées dans le cadre de ce contrat. Or, un certain nombre de ces dalles auraient été détournées pour être installées autour de la piscine de la luxueuse résidence de la soeur de Marc Bibeau, actionnaire de Schokbéton.
Marc Bibeau a aussi été décrit dans des documents de l'UPAC comme un proche de l'ex-premier-ministre Jean Charest, et comme «le grand argentier» du Parti libéral du Québec.
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