Le pouvoir libéral n'a pas été financé par le peuple

L'hypocrisie des médias face à l'arrivée de PK Péladeau

Le camp fédéraliste va tout essayer pour discréditer le candidat

Tribune libre

En 2010, j’avais écrit un article intitulé : la ploutocratie à l’œuvre en 2008. Je démontrais que le gouvernement majoritaire libéral, issu de l’élection du 8 décembre 2008, avait été un coup de force. À une échelle inconnue alors, la ploutocratie financière fédéraliste avait contribué de façon massive, à la caisse électorale du Parti Libéral du Québec (PLQ).
L’ élection en 2008 était risquée puisque l’idée d’une autre élection était impopulaire auprès de l’électorat. Pourtant, la perspective d’une crise économique et des résultats désastreux de la Caisse de dépôts et placements du Québec poussaient le gouvernement libéral à déclencher des élections. Pour réussir ce coup de force électoral, il fallait donc des élections à la fin de l’automne 2008 et mettre en place un financement d’urgence en 2008.

Cette stratégie devait surtout s’appuyer sur un financement important au PLQ, ce qui a été réalisé avec succès. Les dons vont passer de 7 169 000 $ en 2007 à 9 276 000 $ en 2008, soit une augmentation de 29,4 % en une année.

Pour arriver à cette fin, le PLQ met en marche une campagne de sollicitation soutenue et insistante, visant à augmenter le nombre de dons des plus fortunés.
a) Pour l’année 2008, nous avons recensé un total de 3120 donateurs dont le montant se situait entre 1 000 $ et 3 000 $. La moyenne des dons de cette catégorie était de 1 817 $. Cette moyenne est bien au-delà de ce que donne Jean Charest au PLQ en 2008 (1 200 ).
b) Ces donateurs ne représentaient que 11,7 % de tous ceux qui ont contribué au PLQ (26 771), mais leurs dons comptaient pour 61,1 % du financement par dons du PLQ. Cette catégorie a déboursé 5 672 000 $.

c) En contrepartie, 88,3 % des donateurs du PLQ ne fournissaient que 38,9 % des dons totaux.

d) De 2007 à 2008, les gros donateurs augmentent de 25,3 % et le montant total de leurs dons monte de 27,3 %. Il est intéressant de noter que les donateurs du symbolique 3 000 $ seront très nombreux en 2008 : 800 personnes. Par rapport à 2007, l’augmentation est de 30 %.
L’hypothèse de l’utilisation de prête-noms pour augmenter substantiellement les revenus du PLQ est maintenant clairement établie. Déjà au début du mois d’août 2010, le Directeur général des Élections du Québec (DGÉQ) confirmait que la firme d’ingénierie Axor devait payer 88 000 $ d’amendes car cette dernière reconnaissait avoir utilisé des prête-noms surtout en 2008 pour faire des dons au PLQ (113 500 $). De 2010 à 2014, le DGÉQ a émis en l’encontre du PLQ , près d’une centaine de constats d’infraction et de plaidoyers de culpabilité.
En somme, l’image d’un financement populaire au PLQ ne tient pas la route et encore moins en 2008. C’est une ploutocratie (3120 donateurs) financière issue des élites fédéralistes qui maintient le financement du PLQ à un niveau aussi important. En outre, s’il s’avére que l’utilisation des prête-noms était une pratique de financement courante en 2008. L’exercice du pouvoir politique au Québec serait sous l’influence d’un nombre encore plus restreint d’individus. Dans les faits, en 2008, la catégorie des gros donateurs (1817 $) a contribué, en moyenne, 12 fois plus que l’ensemble des autres donateurs (148 $).
Dans cette catégorie, nous retrouvons principalement tous ces donateurs liés à des compagnies ou sociétés qui attendent un retour d’ascenseur : les firmes d’ingénierie (Cima+, Séguin, Axor, SNC-Lavalin, Dessau, etc.), le milieu de la construction (Construction Frank Catania, Roxboro Excavation, Garnier Construction, Infrabec, Construction, Nepcon, etc.), les bureaux d’avocats (Ogilvy Renaud, Heenan Blaikie, Davies Ward Phillips & Vineberg, etc.), les entreprises liées aux médias et relations publiques (BSP consultants, Power Corporation, etc.) et certaines riches familles fédéralistes d’origine francophone ou anglophone (Desmarais, Cola, Wener, Beaudoin, etc.).
Finalement, nous pouvons conclure à la lumière des enquêtes du DGEQ que l'élection 2008, sur la question du financement du PLQ, est une élection qui a été entachée par une fraude généralisée.
Ce rappel m’apparaît nécessaire au moment où Pierre-Karl Péladeau annonce son adhésion au PQ et briguera les suffrages dans la circonscription de Saint-Jérôme.
De Gesca au Le Devoir en passant par Radio-Canada, tous ces médias veulent mettre en évidence les possibles conflits d’intérêts entre les avoirs de monsieur Péladeau et les actions d’un gouvernement péquiste futur.
Ces mêmes médias n’ont jamais dénoncé clairement que les résultats de l’élection de 2008 ont été clairement influencés par d’importantes sommes d’argent qui ont financé le PLQ, par le système des prête-noms.
PK Péladeau, en se prononçant clairement en faveur de l’indépendance du Québec, l’a fait de façon ouverte, risquant que ses entreprises soient soumises dans les prochaines semaines à un chantage venant des fédéralistes. Déjà, des médias appellent les fédéralistes à boycotter Vidéoton en changeant leur cablo-diffuseur par Bell ou un autre concurrent.
L’arrivée de PK Péladeau est un geste sans précédent en politique québécoise. L’establishment francophone a toujours choisi le camp des fédéralistes. Le clan Desmarais s’est toujours vanté d’être des faiseurs de premiers ministres.
Les médias, en général, n’ont jamais dénoncé cette oligarchie financière qui a un poids démesuré sur la politique québécoise. Ils sont beaucoup plus « courageux » à mettre de l’avant de possibles conflits d’intérêts concernant PK Péladeau. Leur timidité face à l’un et leur agressivité face à l’autre nous éclairent sur les valeurs qu’ils défendent réellement.


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